Les succès de 1980 (5)

Retour en 1980 à travers cinq succès qui ont ponctué l’année musicale et ont figuré aux palmarès des meilleures diffusions.

The Police – Walking on the Moon

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The Police enchaîne les tubes en ce début d’année et après le succès de Message in a Bottle, c’est Walking on the Moon qui fait office de deuxième extrait de l’album Reggatta de Blanc. C’est dans sa chambre d’hôtel après une émission de télé à Munich, et passablement éméché, que Sting a l’idée du riff qui va structurer toute la chanson. Alors que tout vacille autour de lui, il se lève, titubant, et se met à chanter « Walking round the room ». Au petit matin, le riff lui revient en tête et il s’empresse de le noter. « Mais Walking Round the Room était un titre idiot alors j’ai pensé à quelque chose d’encore plus idiot, Walking On the Moon », explique le chanteur en 1981. Ecrit d’abord comme un morceau rock, la composition va finalement évoluer vers ce son beaucoup plus reggae que l’on connaît. Selon Sting toujours, le titre de la chanson est une métaphore du bien-être. La chanson sera raccourcie d’une minute pour sa sortie en single et sera accompagnée d’une face B inédite, Visions Of The Night, et le clip sera tourné au Kennedy Space Center. N°1 en Angleterre, le 45 tours totalise 300 000 ventes en France.

Blondie – Atomic

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Troisième extrait de Eat to the Beat, le quatrième album de Blondie qui mélange funk, pop et new wave, Atomic fait suite en France à l’énorme succès de Heart of Glass (600 000 exemplaires en 1978). Atomic en est d’ailleurs le digne successeur puisque le compositeur Jimmy Destri avait clairement l’intention d’écrire un morceau dans la même veine. On y retrouve donc cette formule disco-new wave qui a fait ses preuves mais avec cette fois une guitare à l’inspiration très western. Le texte, quant à lui, est une improvisation comme la chanteuse Debbie Harry avait l’habitude d’en faire pendant que le groupe jouait ses morceaux. Une vidéo sera réalisée pour chacune des douze chansons de l’album et celle d’Atomic met en scène Blondie en plein concert dans un club, la chanteuse vêtue d’un sac poubelle, et l’on peut y apercevoir l’artiste Jean-Michel Basquiat ainsi que le mannequin Gia Carangi. Pour sa version single la chanson est remixée, supprimant l’introduction de la version album et son pont à la basse. N°1 en Angleterre, Atomic s’écoule à 300 000 exemplaires en France et cartonne en discothèques.

Luv’ – Ooh, Yes I Do

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Groupe de trois jeunes chanteuses formé par deux producteurs néerlandais sur le modèle de Silver Convention, Luv’ s’illustre dans la disco à l’instar de ses consoeurs Arabesque en Allemagne, Baccara en Espagne ou Paradise en France. Après quelques succès aux Pays-Bas et en Belgique en 1977, Luv’ est lancé à l’international avec You’re The Greatest Lover qui devient un tube et est renommé Sing Me, Sing Me a Chanson pour la France. En tant que groupe le plus exporté des Pays-Bas, Luv’ change de label en 1979 et s’associe au français Carrère, grand diffuseur de musique disco. Le premier 45 tours à voir le jour chez Carrère est Ooh, Yes I Do et s’avère être un nouveau succès en Belgique et aux Pays-Bas, mais également en France où il se hisse dans les dix meilleures ventes fin mai 1980 et se vend à 200 000 exemplaires. Une version en espagnole sera même enregistrée, Si, Que Si. Mais peu de temps après, Patty, la brune, quitte le groupe qui se sépare en 1981 avant de se reformer quelques années plus tard et régulièrement jusqu’à aujourd’hui.

Renaud – Marche à l’ombre

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Après le succès de Laisse béton en 1978 et dans une moindre mesure de Ma gonzesse en 1979, Renaud est désormais plus à l’aise pour enregistrer son quatrième album fin 1979. Marche à l’ombre sera résolument plus rock et plus dur, dédié à Mesrine. Le premier extrait en est l’éponyme Marche à l’ombre, histoire de voyou qui popularise une nouvelle fois une expression de cet argot qui caractérise et collera à la peau de son interprète. En loubard, blouson de cuir et bandana, Renaud revendique la provocation et l’expression de sa révolte et Marche à l’ombre devient un classique qui sera repris pour le film de Michel Blanc en 1984. La face B du 45 tours, Dans mon HLM, est elle aussi diffusée et devient un standard, notamment sur scène. Renaud a débuté une série de concerts à Bobino le 11 mars 1980 et, au même moment, Marche à l’ombre fait partie des meilleures ventes, s’écoulant à plus de 150 000 exemplaires. L’album sera quant à lui certifié platine.

Buggles – The Plastic Age

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Après le succès massif et inattendu de Video Killed the Radio Star, les Buggles se retrouvent dans l’obligation et l’urgence d’enregistrer un album. Problème : le duo n’a pas assez de morceaux en stock et se met à composer à toute vitesse et n’importe où, entre les concerts, les interviews et les passages télé. A une époque où l’on parle de plus en plus d’ordinateurs et de technologie, la musique des Buggles se veut une réflexion critique sur ces avancées techniques et The Plastic Age en est la parfaite illustration. Cette ère du plastique où tout peut remplacer l’humain est exprimée par les Buggles, notamment dans la création de ce morceau où le batteur est sommé de jouer à la perfection métronomique d’une boîte à rythme ! Commercialisé en même temps que l’album, The Plastic Age bénéficiera d’une vidéo à nouveau réalisée par Russel Mulcahy. Bien que la chaîne américaine MTV s’emparera du clip de Video Killed pour son lancement en août 1981, le clip de The Plastic Age, jugé sans doute trop subversif, fut ignoré. Se contentant d’une décevante 16e place au Royaume-Uni, le single connaîtra son meilleur parcours en France avec plus de 300 000 ventes au compteur.

45 tours sélectionnés à partir des classements réalisés par le site Top France.

Voir aussi : Les succès de 1980 (4).


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