Originaire de Guadeloupe, Christiane Obydol naît en région parisienne entourée d’une famille de musiciens. Très jeune, elle développe elle aussi une passion pour la musique qui l’amène à faire des chœurs sur des albums d’artistes antillais avant d’enregistrer son propre disque en duo avec son frère Henri en 1981 alors qu’elle est à peine âgée de 15 ans. Trois ans plus tard et le bac en poche, elle part aux États-Unis pour perfectionner son chant et sa pratique de la danse. Mais après seulement quelques mois, elle est rappelée par son frère Guy Houllier qui a en tête de monter un groupe féminin. Tout d’abord peu emballée par l’idée, Christiane se laisse tout de même convaincre et rejoint son frère aux Antilles. Guy Houllier et Yves Honoré (beau-frère de Christiane) sont les meneurs du groupe Expérience 7 depuis 1976 et vont tout d’abord lancer leurs nouvelles protégées en tant que choristes de leur groupe. Dominique Zorobabel et Joëlle Ursull ont rejoint Christiane et deviennent ensemble le trio Zouk Machine dont le premier album est lancé en 1986 sous le parrainage d’Expérience 7 qui prend en charge l’écriture et la composition. 

Zouk Machine est ainsi lancé et un deuxième album composé de six titres paraît deux ans plus tard et l’on peut y découvrir le titre Maldòn. Le texte, signé Guy Houllier, part du constat que les femmes, notamment aux Antilles, sont bien souvent reléguées à l’ingratitude des tâches ménagères. Dans Maldòn, la femme moderne se rebelle et s’impose face à l’homme macho et oppresseur, un thème universel collé à une musique zouk festive. Le texte est entièrement écrit en créole mais Guy a méticuleusement choisi des verbes dont la prononciation et le sens sont les mêmes en français afin de toucher le public francophone. Mais en 1988, Maldòn ne connaît pas plus d’exposition et s’échoue à la dernière plage de l’album de Zouk Machine.

Il faut attendre 1989 et la signature du groupe chez Ariola, grâce aux efforts de la mère de Christiane alors manager du groupe, pour que le destin de Zouk Machine prenne un tournant décisif. Entre-temps, Joëlle Ursull a été remerciée suite à une mésentente avec le reste du trio et remplacée par Jane Fostin. Maldòn connaît une nouvelle vie grâce à une version remixée par Simon Rogers et Robin Scott. Producteur et musicien anglais, ce dernier est notamment à l’origine de l’énorme tube Pop Muzik qu’il a produit en 1979 sous le nom de M et qui s’est écoulé à plus de 300 000 exemplaires rien qu’en France.

Ainsi relooké, la chanson est renommée Maldòn (la musique dans la peau) et n’a plus qu’à conquérir l’Europe grâce aux charmes de ses trois interprètes. Lancé fin 1989, le titre va pourtant mettre du temps avant de s’imposer. Entré en 40e place du Top 50 fin mai 90, Maldòn se retrouve n°1 un mois après et squattera la pole position pendant neuf semaines non consécutives. Tube de l’été, c’est également un n°1 en clubs et une 8e place atteinte aux Pays-Bas ou le phénomène Zouk Machine fait également fureur. Vêtues de magnifiques costumes créés par Philippe Guillotel, les trois chanteuses font la peau aux hommes dans le superbe clip réalisé par Jean-Paul Goude. 

En plus du remix, Maldòn bénéficie d’une version rallongée et d’un DJ remix en maxi 45 tours tandis que le titre Lanmou soley est choisi pour la face B. Certifié disque d’or et cumulant plus de 700 000 ventes, le single permet à Zouk Machine d’être nommé dans la catégorie meilleur groupe aux Victoires de la musique en 1991. L’album qui sort dans la foulée est en fait une compilation des deux premiers disques du groupe. Il se hisse lui aussi jusqu’à la première place du Top et reçoit un disque de platine pour 300 000 ventes. En plus de devenir le groupe de zouk le plus connu de l’hexagone, Zouk Machine poursuit sa jolie carrière avec une poignée d’autres tubes : Ou ké rivé, Sa ké cho et D.J., tous classés au Top. 

En 1995 le trio sort son premier best of ainsi que le single Au revoir extrait de la bande originale du film Astérix et les Indiens.

Aujourd’hui séparé, Zouk Machine continue d’exister à travers Christiane Obydol qui perpétue l’héritage du groupe en se produisant avec deux choristes.