
Née en Belgique de parents italiens, Sandra Kim se prend très jeune de passion pour le chant. A 8 ans, c’est son parrain qui repère la voix de la jeune fille alors qu’elle chante dans sa chambre. Il n’en faudra pas plus pour l’inscrire à son premier concours qu’elle accepte de tenter surtout pour le lot de jouets promis au gagnant. Elle intègre par la suite un groupe de musiciens chapeauté par son parrain et rencontre Marino, un producteur, lors d’un festival de musique italienne. Auteur pour Frédéric François (Laisse-moi vivre ma vie…), Marino Atria va se lancer dans la production avec ce petit prodige belge qu’il vient de découvrir.
Il s’entoure d’une équipe de musiciens et, ensemble, ils écrivent et composent le premier 45 tours de Sandra Kim, Ami-Ami, et sa version italienne Aspetta mi, qui sort chez Carrere en 1985. Le succès est loin d’être retentissant mais le morceau permet à la jeune interprète de représenter la Belgique à L’ambrogino d’oro, un concours international de chant pour enfants qui a lieu à Milan en décembre. Elle y croise sa concurrente française, Vanessa Paradis, et termine en quatrième position.
Le 2 mars 1986, Sandra Kim se lance dans la course à l’Eurovision en remportant la finale nationale belge avec la chanson J’aime la vie. Signée de la même équipe, le morceau enjoué est une continuité d’Ami-Ami dont on peut reconnaître des similitudes au niveau des chœurs et du refrain. Avec son interprétation déterminée et sa voix assurée, Sandra fait impression lors des répétitions du grand concours qui se déroule cette année-là à Bergen en Norvège. Alors âgée de 13 ans et demi, on demande à la chanteuse de dire qu’elle en a 15. Non que les règles prévoient un âge limite de participation, mais tout simplement parce qu’on pensait que son jeune âge pouvait la décrédibiliser par rapport aux membres du jury étrangers.
Et puisque cette année-là c’est la Belgique francophone qui envoyait un représentant, il fallait que la chanson soit en français. Après plus d’une soixantaine de propositions de titres, Marino Atria s’arrête sur J’aime la vie, des mots qui peuvent être compris partout, alors que les paroles du morceau ne sont pas encore écrites.
Affublée d’un maquillage et d’une veste à épaulette censés la vieillir, Sandra Kim foule la scène du Grieghallen de Bergen et interprète sa chanson en direct en 13e position. Un chiffre qui lui porte chance puisqu’elle remporte la compétition, formant ainsi un podium 100% francophone avec la Suisse et le Luxembourg arrivés respectivement 2e et 3e.
Enregistré également en anglais et en italien, J’aime la vie sort dans toute l’Europe, décroche la 1ère place des classements belges pendant sept semaines (également n°1 sur l’année), la 2e aux Pays-Bas, la 6e en Autriche, la 15e en Suède, la 21e en France (avec plus de 150 000 exemplaires vendus*)… Selon les pressages la face B du 45 tours propose le titre Ne m’oublie pas, la version instrumentale de J’aime la vie ou bien Crazy of Life, la version anglaise. Seule la Grèce proposera un maxi 45 tours de la chanson avec une version longue plus ou moins bricolée.
Première et unique victoire de la Belgique à l’Eurovision, l’engouement populaire pour Sandra Kim est tel qu’il rejaillit sur le 45 tours précédent et Ami-Ami se voit ainsi propulsé 14e des charts en Flandre au mois de juillet (la Wallonie n’a pas encore son classement officiel).
Les succès vont s’enchaîner avec un premier album qui aligne les tubes (Tokyo Boy, Sorry…) et c’est surtout en Flandre que Sandra Kim va poursuivre sa carrière dans les années 90.
Malgré sur le succès de J’aime la vie, la chanteuse ne touchera presque rien, faute à un contrat abusif qui réserve les droits au producteur. Plus tard, la jeune fille docile va s’émanciper et trouvera difficile de se défaire de son image Eurovision même si elle travaille pour la télévision ou se retrouve à l’affiche de comédies musicales. En 2005 on la verra pourtant aux 50 ans du concours où elle viendra interpréter Non ho l’età, chanson vainqueur du concours en 1964. Cinq ans plus tard elle tourne à nouveau un clip pour J’aime la vie en reprenant plan par plan la vidéo d’origine. Elle revient enfin à la chanson en 2011 avec Make Up, un album pop concocté par des pointures de la scène belge (Anthony Sinatra, Adamo, Jacques Duvall…).
* Merci à Fabrice – Top France
« Les succès vont s’enchaîner avec un premier album qui aligne les tubes (Tokyo Boy, Sorry…) et c’est surtout en Flandre que Sandra Kim va poursuivre sa carrière… »
Succès donc très belgo-belges, je n’avais jamais entendu parler de ces titres…
Encore une qui s’est faite exploiter par les vilains producteurs.
Tube « eurovisionnel » qui, selon l’humeur du jour, suscitera (petite) euphorie ou (grande) irritation…
Je viens de découvrir grâce à vous cet « Ami Ami », « J’aime la vie n’en est carrément qu’un copier/coller plus achevé.
Accessoirement, je trouve que la jeune Sandra Kim a de faux airs de Clotilde Courau en plus poupine. (je sais, OSEF ; ) )
Merci PMD !
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Des succès belges oui : Tokyo Boy classé 5e, Sorry 16e… et son dernier single Who Are You en décembre 2020 a même pointé 47e.
C’est vrai qu’il y a une ressemblance avec Clotilde Courau 😉
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Encore une histoire d’exploitation de ses producteurs ! Comme par hasard, en France du moins, ses disques étaient sortis chez Carrère. A chaque fois qu’il y a eu une histoire d’exploitation, vous pouvez être sûr que Claude Carrère est plus ou moins dans le coup !
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il y a un cd (intégrale) paru chez Marianne Mélodie
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