En 1987 Madonna a 29 ans et est déjà à l’apogée de sa jeune carrière. True Blue, son troisième album sorti l’année précédente, a battu des records et est à ce jour son album studio le plus vendu grâce à plus de 25 millions de copies écoulées. Le disque a engendré cinq singles qui ont chacun été d’énormes succès, tous classés dans les 4 premières places du Billboard US dont 3 en tête (Live to Tell, Papa Don’t Preach et Open Your Heart).
Madonna est alors sur tous les fronts, et après le succès de la comédie Recherche Susan désespérément, elle souhaite poursuivre sa carrière au cinéma.
Si le drame Shangai Surprise, dans lequel elle tenait l’affiche aux côtés de Sean Penn, son mari de l’époque, a payé des frasques personnelles des deux vedettes l’année précédente, c’est à nouveau avec une comédie que la chanteuse veut faire son retour. Loin d’être le succès escompté, Who’s That Girl sort sur les écrans en 1987 sans vraiment enthousiasmer ni les critiques ni le public. La performance de la chanteuse ne fera pas date mais l’intérêt du film réside ailleurs. En effet pour l’occasion Madonna compose quatre nouveaux titres qui feront partie de la bande originale du film. Elle rappelle Patrick Leonard et Stephen Bray, les producteurs de True Blue, pour travailler à ces nouvelles compositions. Outre le premier single éponyme Who’s that Girl, nouveau tube et nouveau n°1 au Billboard, deux autres titres de l’album seront exploités.
C’est le cas de Causing a Commotion, qui succède au premier single en août 87. Un titre dans l’exacte lignée de ce que propose l’album True Blue où l’on retrouve avec plaisir la même recette de dance pop aux synthés et boîtes à rythmes identifiables et terriblement efficaces. Impossible de résister à la tornade Madonna et le titre connaît de nouveau un beau parcours dans les charts de l’époque (il se classe dans les 10 premières places d’une douzaine de pays).
Aujourd’hui un peu oublié, sans doute à cause de la concurrence des nombreux autres singles emblématiques de la chanteuse à cette période, Causing a Commotion a pourtant bénéficié d’une place de choix lors du Who’s That Girl Tour puis du Blond Ambition Tour, les tournées mondiales de 87 et 90. Interprété dans les premiers titres du concert lors de cette dernière, le single est accompagné d’une chorégraphie musclée au milieu du premier tableau inspiré du Metropolis de Fritz Lang.
Succès club aux Etats-Unis où il décroche la première place du classement des discothèques, deux remixes du titre sont réalisés et sont commercialisés en maxi 45T.
Malgré une vidéo originale pour Who’s that Girl, mélange de scènes du film et de séquences animés, Causing a Commotion ne bénéficie pas d’un clip, ce qui explique peut-être le manque d’impact du titre sur la durée. En France le single ne sera tout simplement pas commercialisé afin de ne pas saborder le succès de Who’s that Girl qui s’impose pendant 5 mois au top 50, atteignant la 2e place, juste derrière Joe le taxi de Vanessa Paradis qu’il n’arrivera pas à détrôner.
Sorti à la fin de la tournée mondiale de Madonna, Causing a Commotion sera suivi de la ballade The Look of Love, troisième extrait de la BO Who’s that Girl qui, à défaut de battre des records d’entrée dans les salles obscures, deviendra un album à succès avec 5 millions de ventes, grâce essentiellement à la présence des titres de Madonna sur l’album.