En 1988 Madonna vient d’avoir 30 ans. Commercialement parlant, elle est au top de sa carrière musicale – True Blue, paru deux ans avant, est (et restera) son album le plus vendu, générant pas moins de cinq tubes. Mais la nouvelle icône de la pop a du mal à convaincre par ses talents d’actrices : ses essais sur grand écran ou sur les planches sont décriés, et sur le plan personnel rien ne va plus, son mariage avec Sean Penn bat sérieusement de l’aile.
C’est dans cet état d’esprit que la chanteuse américaine va concevoir son quatrième opus, Like a Prayer. Un disque qui va s’opposer à une certaine joie insouciante que pouvait véhiculer True Blue, aussi bien dans les thèmes abordés que dans les arrangements musicaux. Le travail d’écriture commence alors qu’elle est tous les soirs à Broadway à l’affiche de la pièce de David Mamet, Speed-the-Plow. Patrick Leonard, le directeur musical de ses dernières tournées ainsi que le compositeur de ses derniers tubes (Who’s That Girl, Live to Tell, La Isla Bonita…) est à nouveau recruté, en tant que collaborateur principal cette fois-ci. Madonna et Leonard écriront ensemble la quasi-totalité de l’album, et cela en un temps record. L’une des premières chansons à voir le jour est Oh Father que Madonna enregistre à New York pendant son engagement sur la pièce de Mamet. Le reste des sessions auront lieu en Californie où Patrick Leonard possède son propre studio et où il travaille sur l’album d’un autre artiste. Ils s’astreignent tous les deux à l’écriture d’une chanson à chaque fois qu’il a un moment de libre et cela pendant deux semaines. Le procédé est simple : la plupart du temps Leonard lui propose une musique lorsqu’elle arrive en fin de matinée et sur laquelle elle pose une mélodie avant d’y coucher un texte, de façon efficace et rapide. Parfois, la chanteuse arrive avec déjà une idée en tête, une mélodie, un gimmick, qu’elle lui soumet et qu’ils développent ensemble. Elle enregistre ses voix dans la foulée, en très peu de prises qui seront souvent conservées telles quelles afin de garder l’émotion intacte. Six titres issus de ces sessions apparaîtront sur l’album : Like a Prayer, Till Death Do Us Part, Promise to Try, Cherish, Dear Jessie et Spanish Eyes. Habitué à travailler ensemble en tournée avec des musiciens, c’est tout naturellement que le tandem va reproduire ce processus plus spontané en studio où les enregistrements se feront de plus en plus « live », ce qui amplifiera le côté authentique de l’ensemble. Et si globalement la co-production se déroule pour le mieux, ce ne sera pas sans quelques tensions en studio, notamment pendant la phase complexe de production du morceau phare, Like a Prayer. Autre collaborateur, le fidèle Stephen Bray envoie à Madonna quelques démos sur cassette qu’ils développeront ensemble et qui donneront naissance à quatre chansons, dont deux seront conservées sur Like a Prayer : Express Yourself et Keep it Together. Enfin, l’amitié de Madonna et Prince se concrétise avec Love Song, le seul morceau qu’ils finaliseront ensemble malgré des agendas peu compatibles.
Album introspectif par excellence (la photo qui l’illustre, signée Herb Ritts, est centrée sur le nombril de la star), Like a Prayer brasse des thématiques comme le désamour, la désillusion, la perte, le deuil mais également des thèmes plus lumineux comme les joies naïves de l’enfance, la spiritualité, l’importance de la famille ou encore le féminisme.
Like a Prayer
Like a Prayer, la chanson titre qui ouvre l’album en est également le premier extrait en mars 1989. Un morceau qui évoque très clairement la spiritualité et fait plus particulièrement référence à l’enfance de Madonna, très empreinte de catholicisme. Une jeune fille éprise de Dieu s’adresse directement à Lui, en tant que guide et sauveur. « J’ai ressenti les mêmes choses. J’ai vraiment voulu être religieuse », déclarera la chanteuse. Une inclination qu’elle rejettera plus tard, se libérant du joug et des contraintes liturgiques dès son départ de la maison familiale, mais conservant un sens aigu de la culpabilité et du pêché.
Durant les sessions de travail avec Patrick Leonard sur le titre, elle souhaite tout d’abord mettre en avant sa voix, de la façon la plus dénudée possible, quasi a capella, uniquement soulignée par l’orgue, et il devient vite assez évident que Like a Prayer a quelque chose de très particulier et de très fort. Plus tard seront ajoutés le violent riff de guitare en ouverture (joué par Prince), le chœur gospel (ils iront recruter Andraé Crouch, qui s’est déjà distingué avec Michael Jackson), le refrain dansant… des éléments qui contribuent à concrétiser l’ambition du morceau. Madonna et Patrick sentent le potentiel de leur création qui se pose en pierre angulaire de tout l’album. Plus qu’un tube, c’est un hymne qui va lancer l’opus et marquer la carrière de la star de manière indélébile.
La chanteuse imagine un scenario assez noir pour son futur clip, une histoire d’amour interraciale dans l’Amérique sectaire du sud des Etats-Unis qui se termine par la mise à mort des deux amants. Mais la réalisatrice Mary Lambert (avec qui elle a travaillé sur Like a Virgin ou La Isla Bonita) va édulcorer son propos et le recentrer sur les paroles de la chanson. Il n’empêche que le clip, où s’entremêlent fait divers et histoire d’amour et d’extase érotique dans une église sur fond de croix en feu, fait scandale. Des groupes religieux crient au blasphème, le Vatican s’en mêle… mais Madonna reste impassible et la polémique a surtout pour effet de porter l’attention sur son clip qui est récompensé aux MTV Video Music Awards.
Très gros succès, Like a Prayer se place n°1 des charts à peu près partout dans le monde (sauf en France où il est n°2 derrière le mégamix de Boney M., s’écoulant à 420 000 copies). Si le 45t reprend une photo de l’album colorisée sur laquelle la chanteuse regarde l’objectif en contre-plongée et en position de prière, le maxi 45t, quant à lui, propose une illustration inédite et hautement symbolique signée du frère de Madonna, Christopher Ciccone. Il dessine une figure sainte au-dessus de laquelle apparaissent les initiales de la chanteuse (MLVC pour Madonna Louise Veronica Ciccone) tandis que le P (de Penn) est tombé du côté du cœur. Reflet de l’état d’esprit général de Madonna et de l’album, il est aussi une autre interprétation possible de la chanson Like a Prayer…
En face B du 45t est stratégiquement placé Act of Contrition, un morceau court qui ferme aussi l’album, en regard de Like a Prayer. Une chanson née en studio par hasard alors qu’un ingénieur passait la bande de Like a Prayer à l’envers. Spontanément la chanteuse s’est installée au micro et s’est mise à réciter l’Acte de contrition, prière de dévotion catholique, ainsi que ce qui lui passait par la tête. Un moment improvisé qui sera gardé presque tel quel, si ce n’est l’ajout des guitares que Prince avait jouées pour Like a Prayer qu’il aimait beaucoup mais qui n’avaient pas été utilisées.
Express Yourself
Deuxième chanson de l’album et deuxième single extrait, Express Yourself est un morceau musclé qui s’adresse à la gent féminine. Analyse autobiographique de ses propres relations amoureuses, Madonna y rappelle que le compromis dans un couple ne doit pas se faire dans un seul sens. Si les hommes se permettent d’exprimer ce qu’ils veulent, alors les femmes ont le droit de le faire aussi. Ne te contente pas d’un second choix, affirme ce dont tu as envie ou bien tu finiras avec une chaîne autour du coup, c’est en substance le message de la chanson qui s’élève à nouveau au rang d’hymne dans la discographie de la jeune américaine. Ecrit et réalisé par Madonna et Stephen Bray, Express Yourself, avec ses cuivres funk et son rythme soutenu, est un hommage assumé au groupe Sly and the Family Stone. Le clip est confié au réalisateur David Fincher qui s’est illustré notamment pour ses travaux avec Sting, Paula Abdul ou Neneh Cherry. Tourné en avril 1989, il s’inspire librement du Metropolis de Fritz Lang et de sa lutte des classes, transposée ici en métaphore des relations hommes/femmes. Mais dans la version Madonna c’est la femme qui prend le pouvoir et domine le monde. Projet dans lequel elle s’implique énormément, la vidéo glamour dans laquelle apparait le mannequin Cameron Alborzian (Warren Beatty, alors le petit ami de la star, ayant refusé le rôle) est la plus chère jamais réalisée à l’époque et remportera de multiples récompenses.
Commercialisé en mai 1989, le single propose une version remixée du morceau par Shep Pettibone ainsi que The Look of Love en face B (3e single extrait de la BO Who’s That Girl en 1987). Hormis un maxi 45t contenant trois versions longues, un 45t en édition limitée avec une sur-pochette reprenant le visuel du fameux jean de Madonna avec un vrai zip est pressé. Nouveau grand succès, Express Yourself est n°2 au Billboard (derrière Simply Red), et se glisse dans le top 5 de chaque pays en Europe, excepté en France où le 45t ne sort pas car la maison de disques préfère capitaliser sur le succès de Like a Prayer qui reste plus de cinq mois au Top 50.
La piste suivante, Love Song, est écrite, réalisée et interprétée en duo avec Prince même s’il n’en est pas fait mention sur la pochette du disque (peut-être pour ne pas trop attirer l’attention sur ce titre en particulier). Amie et fan de l’artiste, Madonna concrétise sur Like a Prayer une collaboration mise en place depuis déjà quelques mois. Initialement, les deux artistes ont l’idée d’écrire une comédie musicale ensemble. La chanteuse se rend dans son studio du Minnesota où ils commencent à imaginer quelques maquettes, enregistrent quelques idées de morceaux pour voir si l’alchimie peut prendre. Une mélodie notamment va naître d’une impro de Prince aux percussions et de Madonna au synthé. Mais elle doit repartir vers d’autres obligations et abandonne finalement ce projet de comédie musicale pour le moment. Quelques mois plus tard Prince vient la voir jouer à Broadway et lui remet une cassette sur laquelle elle retrouve cette mélodie qu’elle avait presque oubliée et qu’elle juge suffisamment bonne pour son nouveau disque, d’autant plus que la thématique s’en rapproche. L’échange avec Prince va désormais se faire par téléphone et cassettes interposées puisque les musiciens aux plannings incompatibles n’arrivent pas à se libérer, et la chanson va se construire au fur et à mesure des allers-retours. Love Song est tout sauf une chanson d’amour puisqu’elle évoque un couple en questionnement et qui ne sait plus trop où il va. « Ce n’est pas une chanson d’amour que j’ai envie de chanter » conclut-elle. Un funk au tempo assez lent qui laisse retomber le rythme après les deux méga-tubes qui ouvrent l’album. Malheureusement, la rencontre au sommet des deux stars passe un peu inaperçue et reste un titre d’album qui sans être mauvais n’est pas marquant non plus.
Till Death Do Us Part propose dans la foulée une thématique très similaire à Love Song puisqu’il s’agit à nouveau de l’histoire d’un couple en crise, mais clairement sur le déclin cette fois. Le désamour est irréversible, la violence, la haine et le manque d’amour-propre de son partenaire ne sont plus supportables et, malgré les regrets, la fin est proche, à moins que… Un texte fortement inspiré de sa propre relation avec Sean Penn mais qui mélange également des éléments fictifs. La chanteuse souhaite décrire un couple dysfonctionnel, une relation malsaine qui ne trouve ni issue ni fin, « jusqu’à ce que la mort nous sépare ». A contrario de Love Song, Till Death est une composition au rythme soutenu, entraînante et saccadée, presque anxiogène, à l’image du texte.
La face A du disque se termine par Promise to Try, une ballade pleine de sincérité et d’émotion où piano et cordes forment un écrin à la voix de la chanteuse. Dans un texte à nouveau introspectif, elle s’adresse à la petite fille qu’elle a été et qu’elle tente de consoler de la perte de sa mère, lui donnant des conseils pour continuer sa vie et tentant de la rassurer. Un traumatisme dans la vie de la chanteuse qu’elle tente ici d’apaiser afin d’aller de l’avant.
Cherish
Cherish ouvre la face B d’une manière beaucoup plus positive et insouciante. La composition au parfum suranné est un hommage au passé, à l’instar de True Blue, et livre un texte qui évoque l’engagement amoureux, librement inspiré de Roméo et Juliette qu’elle est en train de lire pendant les répétitions de la pièce de Mamet. Une pop song délicate à la réalisation soignée qui est sélectionnée comme troisième extrait de l’album et paraît en été, au tout début du mois d’août 1989. La réalisation du clip en est confiée au photographe Herb Ritts qui ignore tout des procédés cinématographiques. « Il te reste quelques semaines pour apprendre », lui répondra Madonna. Le résultat donnera une vidéo très esthétique en noir et blanc qui fera les beaux jours de MTV et où la star, en petite robe noire, batifole sur la plage avec des hommes sirènes. Outre une version raccourcie de Cherish, le 45t offre en face B Supernatural, un inédit issu des sessions avec Patrick Leonard et qui n’avait pas été conservé pour l’album. Une version longue de Cherish mixée par James Guthrie est éditée sur maxi 45t. C’est un nouveau succès qui occupe la 3e place au Royaume-Uni et la 2e aux Etats-Unis (derrière Miss You Much, le grand retour de Janet Jackson) tandis que la France lui réserve un accueil moins favorable avec une 21e place.
Dear Jessie est une ode à l’enfance qui est dédiée à la fille de Patrick Leonard avec qui Madonna a noué des liens d’amitié qui lui rappellent son propre rapport à sa mère. L’instrumentation y est riche et évoque la « joyeuse parade » évoquée dans les paroles. Dear Jessie sera extrait en single mais uniquement sur certains marchés (le Royaume-Uni, l’Australie, l’Allemagne, les Pays-Bas… mais ni la France, ni les Etats-Unis) et accompagné d’un clip réalisé en animation par une société anglaise. Till Death Do Us Part fera office de face B tandis qu’une version longue de Holiday complètera le maxi 45t. La chanson ne brillera pas dans les classements si ce n’est au Royaume-Uni où elle s’empare de la 5e place et où le single est certifié argent.
L’invitation à s’évader dans un monde imaginaire s’enchaîne directement avec le titre suivant où la dure réalité reprend le pas sur le monde idéalisé de l’enfance.
Oh Father, l’une des plus belles réussites du disque, marque la carrière de Madonna sans même avoir besoin d’être un succès. « Oh Father ce n’est pas seulement faire face à mon père mais également à toutes les figures d’autorité de ma vie », déclare-t-elle. Et cela inclut évidemment Dieu. L’enfant qui a souffert des violences psychologiques infligées par la figure paternelle, s’est libérée en s’échappant et lui fait savoir qu’à présent il ne pourra plus lui faire de mal. Inspirée par la musique de Leonard, elle en écrira le texte très rapidement et l’enregistrement, chargé en émotion, se fera en très peu de prises en live avec les musiciens, avant l’orchestre qui sera enregistré séparément. L’un des plus beaux souvenirs de Patrick Leonard en studio avec Madonna, Oh Father reste également sa chanson préférée. C’est en effet sans doute l’une de ses plus belles ballades, dans la lignée de Live to Tell. Quatrième single de l’album aux Etats-Unis, c’est à nouveau David Fincher qui en réalise le clip et met en scène les funérailles d’une mère de famille et les maltraitances d’un père sur sa fillette. Une scène marquante où l’on voit la mère dans un cercueil les lèvres cousues (un traumatisme réel qui hantera longtemps la chanteuse) gênera MTV qui demandera à ce que la scène soit coupée, ce qu’évidemment la chanteuse refuse. Distribué uniquement aux Etats-Unis, au Canada, en Australie, au Japon et en France (seul pays européen à proposer la chanson en single) dans une version écourtée, Oh Father se contente d’une 20e place au Billboard et d’une 26e au Top 50.
Keep it Together, deuxième titre de Stephen Bray retenu pour l’album, est une déclaration d’amour à la famille et à la force des liens du sang. Autre texte largement autobiographique, le premier couplet décrit comment Madonna a pu se sentir étouffée au sein d’une grande fratrie dont elle a dû prendre la charge et comment elle s’en est échappée pour pouvoir s’exprimer. Mais malgré tout, l’amour inconditionnel d’une famille qui vous connait pour ce que vous êtes vaut tout l’or du monde. A l’instar d’Express Yourself, Keep It Together s’illustre par ses percussions, ses cuivres et son ambiance funk. Remixé par Shep Pettibone, le single est dans les bacs fin janvier 1990 mais seulement en Amérique du Nord, en Australie et au Japon avec un remix instrumental en face B. On capitalise sur l’aspect dansant du morceau avec un lot de remixes commandés à Pettibone, DJ Mark the 45 King et Stephen Bray. C’est suffisant pour en faire un nouveau succès qui n’est cette fois pas soutenu par un clip (la chanteuse est en train de préparer sa prochaine tournée). Classé 8e du Billboard et n°1 des discothèques, Keep It Together est certifié disque d’or.
Enfin Spanish Eyes, rebaptisé Pray for Spanish Eyes sur certaines éditions de l’album et sur la face B du single Oh Father, offre en fin d’album un autre moment d’émotion à la guitare acoustique, sur un texte cryptique qui évoque tour à tour Dieu, la prière, la violence et la peur, le désespoir… Guerre des gangs ou évocation des ravages du Sida, les fans se posent toujours la question sur cette chanson sans doute la moins explicite de l’album.
Arrivé en bacs le 21 mai 1989, Like a Prayer est un véritable succès critique dont la star est la première étonnée. Le disque est parfumé à l’encens et livré avec quelques recommandations et informations à propos du Sida. Classé n°1 à peu près partout, il s’en vendra toutefois moins que True Blue, un album qui regorgeait de tubes. Mais Like a Prayer est un disque important dans la carrière de la jeune chanteuse qui impose ici sa maturité, sa capacité à évoluer, son écriture et son implication dans la production, véhiculant une image forte et laissant de côté la femme enfant de Papa Don’t Preach. Omniprésente par l’exploitation de cinq singles en l’espace d’une année, Madonna n’en est pas moins occupée à d’autres activités que la promotion de son nouveau disque : le tournage du film Dick Tracy, l’enregistrement de l’album inspiré du film, la préparation de sa prochaine tournée mondiale, ne lui laissent pas une minute de répit et vont contribuer à lui assurer une entrée fracassante dans la décennie 90.
Pour moi, il s’agit de son meilleur album à tous point de vue.Je me doutais bien que tous les extraits n’étaient pas sortis en France à l’époque (je n’avais que 6-7 ans). Je pense toutefois qu’il aurait mérité que chaque extrait sorte partout en (maxi)45T pour une exploitation + longue sur la durée parce que 5 extraits en à peine un an c’est un peu bâclé (même si compréhensible). Hormis le succès du single éponyme, je suis quasi certain que de cette façon les autres extraits ne se seraient pas contenté d’un succès relatif ( en France j’entends)
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