Eurythmics – Be Yourself Tonight

Eurythmics Be Yourself Tonight

« Je ne pense pas que je sois si célèbre. Si je disparaissais demain, peu de gens se souviendraient de moi. Et ça me serait égal. Ce que je veux c’est que la musique qu’on fait maintenant trouve un écho chez les gens. Je pense que c’est le cas. Si j’analyse les raisons de notre succès je pense que la musique d’Eurythmics est accessible et intelligente. Ce qu’on raconte a quelque chose de profond et d’intelligent. Mais je ne pense pas qu’il soit important que ça dure ou pas. Rien ne dure », analysait Annie Lennox lors d’un entretien avec le magazine The Face en janvier 1985. Et si son propos peut sembler à l’époque un peu présomptueux, il faut se rappeler que le duo Annie Lennox / Dave Stewart travaille ensemble obstinément depuis dix ans, a connu la misère et les producteurs véreux, et vient tout juste de percer deux ans plus tôt avec le mégatube Sweet Dreams. Autrement dit, Annie Lennox pèse bien ses mots et, a à peine 30 ans, la chanteuse est en pleine conscience de ses capacités. Paradoxalement, Eurythmics cherche constamment à se renouveler et Be Yourself Tonight, l’album qui sortira en 1985, est celui qui va inscrire le groupe dans la durée.

Après deux albums à succès parus en 1983 (Sweet Dreams (Are Made of This) et Touch), Annie et Dave se sont embarqués dans une tournée mondiale colossale qui les laisse exsangues, et particulièrement Annie dont la voix a beaucoup souffert. Pour autant, l’expérience du live avec un groupe va instinctivement modifier durablement leur façon de travailler. Le désir est de perdurer et cela passe selon eux par la scène pour prouver que Eurythmics peut exister en live, autrement qu’avec ses machines de studio, et n’est pas que le dernier duo synth-pop à la mode. Plutôt que de passer une année à se montrer à la télé, ils optent pour la rencontre avec le public, gage d’une plus grande crédibilité artistique. En attendant, l’attention médiatique se concentre essentiellement sur le personnage androgyne et charismatique d’Annie Lennox, qui fait la une des tabloïds au même titre que Boy George à la même époque. Peu de frasques à rapporter cependant, si ce n’est un mariage express avec un adepte d’Hare Krishna résident suisse et un improbable quiproquo autour de l’enregistrement de la bande originale du film 1984 de Michael Radford (le réalisateur avait commandé une musique à Dominic Muldowney et Virgin Records à Eurythmics, le duo sortira finalement son propre album de la musique pour la plupart non utilisée dans le film avec un tube à la clé, Sexcrime (Nineteen Eighty-Four)).

Fin 1984, Eurythmics entre donc en studio. Un grand mot finalement puisque Dave opte pour une installation sommaire dans une sorte d’entrepôt parisien. Le compositeur-producteur vient en effet de s’offrir un appartement dans la capitale (Annie de son côté a préféré opter pour une maison dans les montagnes suisses, dans un village si reculé qu’elle avoue y mourir d’ennui au bout d’une semaine) et fait venir son équipement dans ce grand hangar qui va leur servir à enregistrer. A l’heure où tous les musiciens français rêvent de partir enregistrer en Angleterre, et alors qu’il peut se payer les meilleurs studios londoniens, Eurythmics opte pour le côté expérimental du Studio Parisien rue de Bagnolet, un endroit dédié à la création où l’on trouve aussi un café et une école de danse. L’ambiance est confortable et décontractée, sans les angoisses de la pression financière du temps passé dans un studio de luxe, et les enregistrements se font en direct avec la même console 8 pistes qui leur avait servi à enregistrer Sweet Dreams. « C’est cohérent avec le projet initial d’Eurythmics qui était de changer continuellement de situation afin de ne pas se lasser », commente Dave à Smash Hits. « On avait envie d’un grand espace où on pourrait faire beaucoup de bruit », déclare quant à elle Annie. Les deux musiciens prennent donc leurs marques dans cet espace de travail chacun à sa manière : Annie achète des posters de films français pour retapisser les murs et installe des guirlandes électriques autour des synthés, tandis que Dave fait venir sa mère pour leur faire la cuisine et leur servir le thé ! Annie et Dave n’écrivent pas quand ils ne sont pas en studio et ont besoin de ce temps dans une atmosphère de travail pour créer. Ils notent par contre les idées qui leur viennent n’importe où ils se trouvent et les rassemblent afin de tester, d’expérimenter, pour ainsi ne pas altérer leur processus de création en arrivant en studio avec des chansons toutes prêtes. C’est ainsi qu’ils débarquent à Paris avec entre 15 et 20 squelettes de morceaux qui prennent forme rapidement. Dix chansons sont finalisées en dix jours à raison d’une par jour selon Dave, et les six semaines qu’ils passent au Studio Parisien leur permettent d’évaluer les possibilités et la direction de chaque titre. Dean Garcia, le bassiste, et Olle Romo, le batteur, les rejoignent (même si au final Dave n’utilisera quasiment que la boîte à rythmes). Avec l’esprit du live de leur dernière tournée encore en tête, Dave et Annie enregistrent très spontanément, en direct et sans cabine.

L’un des premiers morceaux à prendre forme est Would I Lie to You?, que Dave compose sur sa guitare acoustique avant l’arrivée de son équipement, et d’autres arrivent très tard comme Sisters Are Doin’ It for Themselves qui surgit inopinément alors que l’album est déjà presque achevé. A ce moment précis de son histoire le duo atteint une symbiose quasi parfaite, son apogée, comme le déclare elle-même la chanteuse. Les années passées en couple ont laissé leurs traces, et la complicité créatrice et artistique est plus que jamais présente entre eux. Affranchi des bagarres d’égos, le duo fonctionne de manière complémentaire, n’échappant évidemment pas à quelques coups de gueule, et à plein régime. « C’est une relation très positive et créative », dit Annie à Rolling Stone. « Pour moi, Dave Stewart est la colonne vertébrale d’Eurythmics, il est incroyable », n’a-t-elle aucun mal à admettre dans les pages d’Interview en 1985, « c’est lui qui a développé notre son. C’est lui qui est derrière chaque idée, pas seulement les clips mais le concept global. » Tandis que la chanteuse assume le rôle de porte-drapeau : « on a chacun notre rôle à jouer et on se focalise sans doute sur moi parce que c’est moi qui chante sur scène. » Si généralement Dave Stewart est à la composition, à la guitare et à la réalisation, Annie quant à elle joue des claviers et s’occupe des textes et Dave lui sert de relecteur, donne son avis et parfois même un coup de main à la chanteuse si elle bloque, la réciproque étant aussi valable.

Annie Lennox profite d’être à Paris pour prendre des cours de chant avec Richard Cross car les nouvelles chansons sont vocalement très exigeantes et sa voix n’est pas assez bien entraînée et elle s’en sert mal, dit-elle. Et visiblement l’entente avec le coach est bonne puisqu’il se retrouve à faire des vocalises sur There Must Be an Angel (Playing with My Heart) où il sera crédité Angel Cross. Des sessions d’enregistrement de ce qui va devenir Be Yourself Tonight émergeront finalement neuf titres au son nettement plus rock (l’utilisation de beaucoup plus d’instruments acoustiques n’y étant pas pour rien) et aux influences blues et soul nettement perceptibles. « C’est l’album le plus rock que nous ayons fait », disent-ils au moment de sa sortie. Une évolution nécessaire qui évite de figer Eurythmics dans un carcan électronique (même s’il restera à jamais associé à Sweet Dreams) et lui permet de s’imposer comme un groupe qui va compter jusqu’à sa séparation à la fin de la décennie.

Outre les sessions d’enregistrements parisiennes, quelques déplacements vont s’imposer afin de finaliser l’album. Pour There Must Be an Angel, morceau qu’ils avaient écrit en pensant l’offrir à Stevie Wonder avant de se rétracter et de l’enregistrer eux-mêmes, un ami du duo suggère de demander carrément à Stevie un solo d’harmonica alors que le morceau est déjà bouclé. On s’envole donc pour Los Angeles afin d’enregistrer la contribution du musicien qui adore la chanson. Après avoir attendu ce dernier pendant des heures et alors que Dave a quitté le studio, il est rappelé par Wonder qui, à une heure du matin, est enfin prêt et d’attaque pour enregistrer. En une seule prise, le musicien délivre une partition qui laisse tout le monde bouche-bée et lorsque Dave Stewart ose émettre l’hypothèse d’une deuxième prise, il s’amuse à jouer malicieusement une gigue irlandaise, sachant très bien qu’il n’est pas la peine de recommencer.

Pour Sisters Are Doin’ It for Themselves, qui sera considéré comme un hymne féministe (ce qu’Annie nuancera en déclarant qu’il s’agissait surtout de célébrer l’autonomie et l’estime de soi, quelle que soit la personne), il semble qu’un duo féminin s’est très vite imposé. En l’écrivant, Annie avait immédiatement pensé à Tina Turner mais celle-ci trouve la chanson trop féministe, et c’est à la reine de la soul Aretha Franklin qu’on fait finalement appel. Il faut la rejoindre à Détroit car la chanteuse ne prend pas l’avion. C’est assis sur les marches des studios United Sound que Dave et Annie vont lui faire répéter la chanson sur un ghetto-blaster. Pour Annie (dont la critique américaine a comparé la voix à celle d’Aretha) la pression est énorme, et Dave ne cache pas sa fierté de la voir donner la réplique à cette légende du R’n’B sur ce duo qui a tout de la célébration du Girl Power. Dave se souvient aussi d’un moment de complicité où, seule au piano, Aretha s’est mise à jouer The Way We Were, moment suspendu d’émotion capté par Dave qui filme tout, et dont les images seront peut-être dévoilées un jour. Annie, quant à elle, est frappée par la timidité de la chanteuse, et les sentiments de solitude et de relative tristesse qui émanent d’elle.

Autre collaborateur de choix, Elvis Costello, que le duo connaît et qui est de passage à Paris, vient rendre visite pendant l’enregistrement d’Adrian, ce qui leur donne l’idée de tester la chanson en duo. « On était très excités de travailler avec lui, on l’adore tous les deux en tant qu’artiste et songwriter. On l’avait vu en live avec The Attractions et il était incroyablement audacieux et intense, raffiné au point d’en être intimidant. C’était un vrai gentleman et j’ai été surprise qu’il décide de chanter avec moi, je pensais qu’il était beaucoup plus effrayant qu’il ne l’était », se rappelle Annie pour le site SDE en 2018.

A sa sortie le 29 avril 1985, l’album Be Yourself Tonight est phagocyté dans la presse par le divorce d’Annie qui fait couler beaucoup d’encre et sur lequel elle se voit contrainte de s’exprimer malgré ses réticences. Un autre sujet qui semble plus intéresser les journalistes que le nouveau disque est le look de la chanteuse qui s’amuse à jouer avec le genre : « Quand j’ai commencé à porter des vêtements masculins sur scène, c’était pour donner au public autre chose que ce qu’il attend d’une chanteuse, dont le parfait exemple serait Debbie Harry, que j’adore. Mais je ne voulais pas être un sex symbol. Ce n’est pas moi. J’ai donc essayé de trouver un moyen de transcender cette importance qu’on accorde à la sexualité. Ironiquement, c’est une sexualité différente qui en est ressortie. Je ne me sentais pas particulièrement concernée par le travestissement. Je voulais juste m’éloigner de la mini-jupe mignonne et de la vulgarité des soutifs rembourrés ». Quant aux influences soul du disque (Annie se souvient avoir beaucoup dansé sur le son Motown quand elle était adolescente), la chanteuse se défend de l’effet de mode qui voit les chanteurs blancs (de Jimmy Somerville à David Bowie) s’en emparer et, lorsqu’on met sa légitimité en doute, elle se justifie : « J’imagine que ça concerne particulièrement les gens qui ont connu la misère, la galère, vous voyez, la galère. Je ne peux pas dire que je sais ce que vis un Noir, mais je sais la différence entre les riches et les pauvres et les différences de classes… Je suis écossaise et je viens d’une famille ouvrière très ordinaire, très pragmatique. Et je ne me fais pas d’illusions sur la vie. Je ne m’inquiète pas de ma position. Je n’essaye pas d’impressionner. Et je ressens cette musique soul… » Et quand on l’interroge sur l’état actuel de ses finances elle répond : « Il n’y a pas de raisons que je sois gênée d’être riche parce que dans le passé on nous a sérieusement arnaqués. Financièrement on a payé nos dettes plus que quiconque. »

Eurythmics Would I Lie to You Pop Music Deluxe

Eurythmics est en tout cas ravi de son nouveau disque : « Je trouve que c’est le meilleur boulot qu’on ait fait. Je ressens un mélange de surprise par rapport à la qualité du travail et une fierté immense. C’est génial », s’extasie la chanteuse dans les pages de UK n°1 tandis que Dave explique à Smash Hits que : « Ce qu’on aime c’est faire de la musique commerciale mais avec un truc en plus. On cherche toujours à faire quelque chose de neuf ». Et pour présenter leurs nouveaux morceaux c’est Would I Lie to You? qu’on choisit d’exploiter en premier single en avril 1985. Chanson de rupture, elle est illustrée d’un clip filmé au Roxy par Mary Lambert où la chanteuse, sur le point d’entrée en scène après un argument houleux avec son petit ami, se voit gratifiée par son complice Dave Stewart d’un « Just be yourself tonight ». Annie se réjouit de s’y voir entourée d’un groupe métissé, de la proximité avec le public et de la complicité des musiciens sur scène. On y remarque notamment trois choristes toutes de rose vêtues, des chanteuses repérées par Annie dans un spectacle off-Broadway et pour lesquelles elle a eu un coup de cœur. Ce sont des images de ce clip très dynamique qui illustreront la pochette de l’album. Ce mélange de rock et de R’n’B détonne dans l’univers synthétique d’Eurythmics et va convaincre moyennement les Anglais qui n’offriront pas mieux qu’une 17e place au single dans leurs charts (en France seulement une 41e place au Top 50). Les Américains seront eux beaucoup plus réceptifs avec une 5e place au Billboard. Raccourci dans sa version single, Would I Lie to You? a droit à une version longue en maxi et un remix signé Eric Thorngren. En face B est placée Here Comes That Sinking Feeling, chanson de l’album.

Eurythmics-There-Must-Be-An-Angel Pop Music Deluxe

Le duo a gardé sa meilleure cartouche pour le deuxième single, There Must Be an Angel (Playing with My Heart), hymne opératique qui cette fois parle de l’amour passionné, révélant ainsi les sentiments contradictoires qui habitent la chanteuse durant l’écriture de l’album, aux prises avec un divorce aussi soudain que ne l’était son récent mariage. Sorti en juin 1985 agrémenté d’un clip réalisé par Eddie Arno et Mike Innocenti et dans lequel Annie Lennox vient divertir de son chant un roi soleil somnolant interprété par Dave Stewart, Angel est dédié à Stevie Wonder « with love and thanks ». La composition de presque 5 mn 30 est réduite d’une minute sur 45 tours tandis qu’un Special Dance Mix est édité en maxi. La face B quant à elle est l’inédit Grown Up Girls (peut-être le 10e titre non conservé pour l’album) avec quelques mots en français (« comme si le temps n’existait pas »), influence probable du séjour parisien. Le succès est cette fois-ci au rendez-vous et Eurythmics décroche son premier n°1 au Royaume-Uni. N°1 également en Norvège, le single est 2e en Suède, 3e aux Pays-Bas et en Australie, 4e en Allemagne et 8e en France mais les Etats-Unis sont plus réticents cette-fois avec une 22e position.

Eurythmics Sisters Are Doin' It For Themselves Pop Music Deluxe

Pour le troisième extrait de l’album en octobre, on ne peut pas passer à côté du duo Sisters Are Doin’ It for Themselves dont le clip est à nouveau confié aux réalisateurs Eddie Arno et Mike Innocenti. On y voit Annie et Aretha interprétant leur chanson sur scène devant un public exclusivement féminin, les plans sont entrecoupés d’images d’archives illustrant l’émancipation des femmes à travers les âges. Sur la même idée, le single est commercialisé en 45 tours et maxi sous quatre pochettes différentes, montrant chacune des portraits de femmes émancipées en noir et blanc. Si la version album frôle les six minutes, celle du single est ramenée à 4 mn 35 et un remix d’Eric Thorngren est édité, tandis qu’on opte en face B pour I Love You Like A Ball And Chain, titre extrêmement efficace de l’album qui fera également l’objet d’un single promotionnel au Royaume-Uni et aux Etats-Unis. Pour l’anecdote, le bruit que l’on entend au début du morceau est en fait la mère de Dave Stewart qui piétine des graviers sur le toit du Studio Parisien à la demande de son fils. Egalement extrait de l’album Who’s Zoomin’ Who? d’Aretha Franklin, Sisters et son chœur gospel est un n°9 au Royaume-Uni, un n°18 aux Etats-Unis mais reçoit surtout une nomination au Grammy de la meilleure performance R’n’B pour un duo ou un groupe (la récompense ira aux Commodores).

Eurythmics It's Alright Pop Music Deluxe

Enfin, étant donné qu’il a été décidé que Eurythmics ne tournerait pas avec Be Yourself Tonight afin de préserver la voix d’Annie et que l’accent est mis sur la promotion par le média vidéo, un quatrième single voit le jour en décembre 1985 avec It’s Alright (Baby’s Coming Back) dont le clip qui mêle dessins animés et prises de vue réelles est réalisé par Willy Smax sur une idée d’expérience de mort imminente. « On ne comprend vraiment pas grand-chose à la vie après la mort. Je trouve que cette chanson incarne cet inconnu d’une certaine façon », commente la chanteuse. It’s Alright reçoit un Ivor Novello Award qui récompense les auteurs et les compositeurs et sort dans sa version album avec en face B Conditioned Soul. Le maxi aura la particularité de proposer une reprise étonnante, celle de Tous les garçons et les filles de Françoise Hardy, une chanson qui s’était classée 36e dans les charts britanniques en 1964. L’envie d’Eurythmics, qui aime beaucoup la chanson, est d’en donner une version plus contemporaine qu’ils chantent déjà sur scène depuis quelques années. En fait, l’enregistrement du titre date de l’été 1983 mais n’avait pu être exploité auparavant faute d’accord avec le producteur du morceau et il fera l’objet d’un 45t promo en France et au Canada. En Angleterre, It’s Alright sera également commercialisé dans un format double pack incluant en plus le single de Would I Lie To You? pressé sur vinyle bleu, rouge ou jaune et atteindra la 12e place des classements.

L’album Be Yourself Tonight sera un succès mondial : n°3 au Royaume-Uni et 80 semaines de présence dans le top 100, n°9 au Billboard US et un disque de platine pour 1 000 000 de copies vendues et n°20 en France avec un disque d’or à la clé.

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