Laura Branigan – The Lucky One

Laura Branigan The Lucky One Pop Music Deluxe

1984 est l’année de Laura Branigan. La jeune américaine, qui en trois ans en est déjà à son troisième album, accède au statut de star durant l’été avec le tube Self Control, reprise de l’Italien Raf qui sort sa propre version simultanément. Chanteuse depuis le début des années 70, Laura Branigan a enregistré un album avec le groupe Meadow en 1973, suivi Leonard Cohen en tournée en tant que choriste et classé l’un de ses premiers singles, Looking Out for Number One, dans les charts des discothèques américaines en 1981. C’est peu de temps après qu’elle rencontrera Jack White, le producteur qui va propulser sa carrière.

Né en Allemagne, Jack White écrit et produit depuis la fin des années 60 de nombreux tubes de variété allemande. Début 1980, il décide de donner un tournant international à sa carrière en prenant sous son aile deux jeunes chanteuses américaines : Pia Zadora et Laura Branigan. Très influencé par sa culture européenne, il choisit des succès du Vieux Continent qu’il est sûr de pouvoir exporter aux Etats-Unis et offre ainsi ses deux premiers tubes à Branigan. Gloria en 1982 est une adaptation du tube d’Umberto Tozzi qui grimpe jusqu’à la 2e place du Billboard, et Solitaire en 1983 est reprise à la Française Martine Clémenceau et devient son deuxième top 10.

Self Control est donc son troisième tube en 1984, extrait de l’album du même nom. Produit par Jack White et Robbie Buchanan, le disque est un savant mélange de tubes de discothèques et de ballades qui mettent en avant les quatre octaves de la voix de la chanteuse. Deux arrangeurs se partagent à part égale le travail sur les morceaux : Robbie Buchanan et Harold Faltermeyer. Ce dernier a beaucoup travaillé avec Giorgio Moroder, notamment sur les BO des films Midnight Express, American Gigolo, ou les albums de Donna Summer, et c’est à lui qu’on doit le superbe arrangement de Self Control. Après le raz-de-marée de ce dernier morceau, il faut lui trouver un successeur à la dimension tout aussi imposante. Le choix se porte sur The Lucky One, chanson qui ouvre l’album, écrite et composée par Bruce Roberts spécialement pour Laura. Responsable du tube No More Tears (Enough Is Enough) pour Barbra Streisand et Donna Summer, Roberts est chargé d’écrire un morceau que Laura interprètera pour le téléfilm La Vie secrète d’une étudiante en 1983. Il imagine The Lucky One alors qu’il est en voiture et il commence à fredonner à la façon de Laura. Très vite, il se gare pour pouvoir écrire le refrain qu’il enregistre sur cassette une fois rentré chez lui.

The Lucky One sera donc l’une des premières chansons enregistrées pour le troisième album de Laura et c’est Harold Faltermeyer qui s’occupe des arrangements. Le morceau débute très calmement, comme une ballade, puis au bout de 30 secondes se transforme en véritable hymne synthpop. La formule est efficace et l’on retrouvera d’ailleurs un refrain très similaire, accompagné de chœurs dramatiques, sur le If You Were a Woman (And I Was a Man) de Bonnie Tyler qui sortira deux ans plus tard sous la plume de Desmond Child.

Comme pour Self Control, où elle avait tourné sous la direction de William Friedkin, Laura est mise en scène pour The Lucky One par Marty Callner dans un clip scénarisé où elle rêve au prince charmant. En face B du 45t on trouve Breaking Out (un titre écrit par la prolifique Diane Warren qui doit son premier succès à Branigan pour qui elle a adapté Solitaire) et deux remixes sont proposés en maxi 45t : le Jack White Mix, version longue du morceau, et le John Robie Mix, plus expérimental et qui offre un pont musical sur lequel on entend des cris d’oiseaux en référence au refrain de la chanson.

Si The Lucky One a déjà remporté le Grand Prix du Tokyo Music Festival en 1984 (où Laura très émue viendra chercher son trophée sans dire un mot avant d’interpréter son morceau en live avec grand orchestre), son succès dans les charts sera plus limité. N° 20 aux États-Unis, il ne fait guère mieux en Europe où il se contente d’une 21e place en Suisse, d’une 27e en France (où il dépasse tout de même les 100 000 ventes) et d’une 33e en Allemagne. Les deux autres singles de l’album ne feront malheureusement pas mieux, que ce soit la reprise de Ti amo ou le très efficace Satisfaction.

Par la suite, Laura signera encore quelques petits succès dont Spanish Eddie en 1985 ou Shattered Glass (produit par Stock-Aitken-Waterman) en 1987. Après quelques années d’absence médiatique, Laura Branigan disparaît en août 2004, victime d’une rupture d’anévrisme.

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