
Certain dès l’âge de 15 ans qu’il veut faire de la musique son métier, Colin Vearncombe, né en 1962 à Liverpool, écrit déjà des chansons mais sans véritable enthousiasme de la part de ses parents. À 19 ans il publie un premier 45t sur un label local sous le nom de Black. À l’origine trio de jeunes musiciens, Black se retrouve rapidement le projet solo de Colin Vearncombe après un deuxième 45t et la désertion des autres membres du groupe.
Signé chez WEA en 1984, il se voit remercier très vite après l’échec de deux nouveaux 45t. Vearncombe ne se décourage pas pour autant et publie en 1986 un morceau qu’il a écrit et composé seul, Wonderful Life, sur le label indépendant Ugly Man Records. Composé en 1985, le morceau est le reflet de la tourmente qui agite la vie du jeune musicien. Fauché, lâché par sa maison de disques, victime d’un accident de voiture et en pleine séparation amoureuse, Colin ironise en écrivant que « la vie est merveilleuse » sur ce morceau composé en cinq minutes. Une intention initiale qui ne sera jamais vraiment perçue par le grand public. Produit par Dave Dickie (complice des débuts de Black) et Gary Wilkinson, Wonderful Life se fait remarquer et, malgré une diffusion réduite, arrive à se classer 72e des charts anglais.
C’est cette timide apparition dans le bas du classement qui permet à Black de se faire repérer par Chris Biggs qui travaille pour le label A&M. En 1987, A&M lance Black avec le single Everything’s Coming Up Roses qui fait moins bien que le précédent avec seulement une 76e place. Mais tout s’accélère avec Sweetest Smile, le single suivant, qui cette fois-ci entre dans le top 10 pour y rester deux semaines et pointer à la 8e position.
Le succès surprise de cette ballade mélancolique donne l’idée au label de ressortir Wonderful Life qui s’inscrit dans la même veine. Le morceau est légèrement retravaillé et est commercialisé à l’été 1987 en 45t, maxi 45t et CD single (mais sans version longue ou remix) et s’empare lui aussi de la 8e place au Royaume-Uni. Doté d’un joli clip en noir et blanc, le morceau va cette fois-ci faire le tour de l’Europe et devient vite un tube imparable en 1988 : n°1 en Autriche, n°2 en Allemagne, en Suisse et en France (500 000 ventes et un disque d’or).
En France, on sort Sweetest Smile à la suite de Wonderful Life, mais le succès s’estompe vite avec une 38e place obtenue au Top 50.
Le succès de Wonderful Life et la façon dont les auditeurs s’approprient le morceau, tout cela dépasse très vite le chanteur qui comprend qu’on attend de lui qu’il répète la même formule, ce qu’il se refuse à faire. De fait, les singles suivants marcheront moins bien et, après trois albums chez A&M, Black poursuit l’aventure seul en créant son propre label indépendant.
De 1999 à 2015 il sort régulièrement des albums, sous le nom de Colin Vearncombe ou de Black, sur son label. Le musicien entretient une relation d’amour/haine avec son tube qui pour beaucoup résume toute sa carrière.
Wonderful Life, avec son message universel, fait désormais partie de la vie de nombreux auditeurs. Ce sera d’ailleurs le cas de Kim Wilde qui se souvient que la chanson a marqué une étape importante de sa carrière, celle où elle décroche la 1ère place du Billboard américain avec You Keep Me Hangin’ On. La chanteuse anglaise reprendra par la suite Wonderful Life sur son album Snapshots en 2011. D’autres artistes ont aussi repris la chanson : Ace of Base, Lara Fabian, Katie Melua, Zucchero… et elle est régulièrement utilisée dans des films, à la télévision ou dans des publicités.
Utilisée pour promouvoir une assurance vie britannique en 1994, Wonderful Life est réédité en single par A&M et grimpe jusqu’à la 42e place. En France, c’est suite à une reprise par un candidat de The Voice que le morceau de Black se retrouve classé 54e en 2014, puis 41e en 2016, peu de temps après la disparition du chanteur suite à un accident de voiture.
Oui, une chanson au titre ironique, vu qu’elle évoque la solitude, l’absence d’amis.
J’aimeJ’aime