
Membre à part entière du groupe Fleetwood Mac depuis 1975, Stevie Nicks débute en solo en 1981 avec Bella Donna, album qui atteint le sommet des charts aux États-Unis. La réputation d’auteur-compositeur de la chanteuse n’est bientôt plus à faire (elle écrit certains des morceaux les plus emblématiques de Fleetwood Mac : Rhiannon, Landslide, Dreams…), tandis qu’elle adopte sur scène un look mi-sorcière mi-bohémienne fait de grandes robes, châles et bottes, pour des prestations très habitées.
L’activité de Fleetwood Mac se fait moins dense dans les années 80 et laisse à Stevie Nicks le champ libre nécessaire à l’épanouissement de sa propre carrière. The Wild Heart, qui suit Bella Donna en 1983, est un nouveau succès, mais pour son troisième disque Stevie piétine. Elle commence à enregistrer dès l’année suivante un disque qu’elle intitule Mirror Mirror mais, mécontente du tournant que prennent les compositions et suite à sa rupture avec son compagnon et producteur Jimmy Iovine, elle décide de tout reprendre à zéro. Certains titres des séances avec Iovine subsisteront tout de même et ce sera le cas de I Can’t Wait qui sort en premier ou en deuxième extrait de l’album, désormais intitulé Rock a Little, selon les marchés.
À l’origine du morceau, Rick Nowels, que Stevie a connu lorsqu’il était adolescent, est un auteur encore inconnu qui offre le morceau à sa vieille copine en lui demandant si elle ne veut pas écrire un texte dessus. Emballée par la rythmique, Stevie ne laisse rien paraître devant Rick mais se passe la cassette en boucle toute la nuit, danse dessus, s’imagine déjà un vidéo-clip et finalement écrit le texte d’I Can’t Wait. Le lendemain, elle entre au studio Village Recorder de Los Angeles pour l’enregistrer. Électrisée par le morceau, il ne lui faudra qu’une seule prise.
Frustration d’un amour indécis, I Can’t Wait et sa pop dansante succède à la ballade Talk to Me (n°4 dans les charts américains). Le single grimpe jusqu’à la 16e place en avril 1986 et se fait également une place dans les classements clubs en 26e position grâce à des remixes signés Chris Lord-Alge, Steve Thompson et Michael Barbiero.
I Can’t Wait est donc le tout premier succès de Rick Nowels en tant que compositeur et producteur et, recommandé par Stevie, il écrira peu de temps après le n°1 Heaven Is a Place on Earth pour Belinda Carlisle. Par la suite, il bâtira sa légende en travaillant pour Madonna, Dido, Kim Wilde, Lykke Li ou encore Lana Del Rey.
De son côté, l’image de Stevie pâtit de son addiction à la cocaïne et les ventes de l’album Rock a Little déçoivent. Elle entrera peu de temps après en cure de désintoxication, à la fin de sa tournée de 1986. Elle se souvient d’ailleurs avoir été sous influence lors du tournage du clip I Can’t Wait réalisé par Marty Callner dans un décor de grand escalier où elle agite sa robe, danse et joue de son fameux tambourin, mais où elle se trouve rétrospectivement affreuse.
Le morceau reste encore aujourd’hui l’un de ses préférés mais il passe relativement inaperçu en Europe où il se contente d’une 54e place au Royaume-Uni et d’une 58e en Allemagne. Chez nous c’est le titre Rock a Little qui a les honneurs de la face B tandis qu’aux États-Unis on utilise un remix de The Nightmare. Ressorti en 1991 en Europe pour promouvoir le best of Timespace, I Can’t Wait ne connaîtra pas un meilleur sort.
Se débattant toujours avec ses problèmes d’addiction, Stevie participera à peine à l’élaboration de l’album Tango in the Night de Fleetwood Mac en 1987, un nouveau carton pour le groupe qui engendre quatre tubes dont, tout de même, le Seven Wonders qu’elle interprète et qu’elle a co-écrit.
Pour son quatrième album en 1989, elle fait de nouveau appel à Rick Nowels et ils signent ensemble le premier single Rooms on Fire, un nouveau succès. Récemment, Stevie Nicks est apparue dans la troisième et la huitième saison de la série American Horror Story, a sorti une compilation en 2019, tandis que Fleetwood Mac a repris la route pour une tournée en 2018 et 2019.