La Toya Jackson – You’re Gonna Get Rocked

Si l’on connaît La Toya Jackson, c’est sans doute plus pour ses déclarations à propos de sa célèbre famille ou encore ses frasques érotiques plutôt que pour sa carrière discographique. Et pourtant, avec aujourd’hui neuf albums à son actif, La Toya débute sa carrière solo en 1980 à 24 ans avec un premier album auquel collaborent son frère Michael, sa sœur Janet et même Stevie Wonder. Mais sept ans plus tard, après la sortie de quatre disques, le plus gros succès de La Toya se limite à une 56e place au Billboard pour le single Heart Don’t Lie. La jeune femme souhaite prendre du recul ainsi que son indépendance et va se séparer de son manager, qui n’est autre que son père Joseph, au profit de Jack Gordon qui reprend les affaires de la chanteuse.

Mais une fois la confiance de La Toya acquise, Gordon se révèle un homme manipulateur et violent qui va la contraindre à l’épouser (la jeune femme tentera de s’enfuir plusieurs fois lors de la cérémonie) et qui contrôlera sa carrière pendant plusieurs années. Dans ce contexte personnel difficile, La Toya va enregistrer son cinquième album avec des producteurs de renom. Et puisque la musique est sa seule consolation dans un quotidien où son mari-manager lui fait mener l’enfer, elle se jette dans ce nouveau projet à corps perdu.

Trois chansons sont d’abord enregistrées avec l’équipe londonienne Stock-Aitken-Waterman. Tout d’abord très enthousiaste de travailler avec les faiseurs de tubes de Rick Astley ou Bananarama, La Toya déchantera rapidement en découvrant que les morceaux sont déjà écrits à son arrivée (et pour certains destinés initialement à d’autres poulains de l’écurie). En gros, c’est à prendre ou à laisser, même si la chanteuse parviendra tout de même à imposer sa signature sur deux des trois morceaux. La maison de disques allemande qui a signé La Toya pour ce nouvel album souhaite quelque chose de très différent pour compléter l’enregistrement. On fait donc appel à l’équipe américaine de producteurs hip-hop Full Force pour donner un son plus urbain au nouveau disque. Il faudra attendre six mois avant que l’équipe ne puisse se libérer pour travailler avec La Toya. Ravie d’explorer de nouveaux horizons, et en même temps un peu effrayée de se lancer dans quelque chose qui lui ressemble assez peu (La Toya s’est toujours cantonnée à l’univers de la pop), la collaboration avec Full Force se passe beaucoup plus aisément qu’avec Stock-Aitken-Waterman. Les Américains sont plus attentifs et prennent l’avis de la chanteuse en considération. Quatre titres sont donc enregistrés, écrits et produits par Full Force.

Entre-temps, deux singles ont déjà vu le jour : (Ain’t Nobody Loves You) Like I Do et (Tell Me) She Means Nothing To You At All (ce dernier uniquement en France). Les deux morceaux issus des sessions Stock-Aitken-Waterman sont des flops retentissants. On change donc de stratégie pour lancer l’album et l’on sort en octobre 1988 un titre Full Force en nouvel extrait : You’re Gonna Get Rocked. Réalisé par Greg Gold, le clip de la chanson est tourné à New York. Hyper maquillée et lookée, La Toya danse au milieu des bikers comme une fille de la rue. Une nouvelle image qui met en avant l’émancipation de la chanteuse qui peine cependant à s’imposer dans un style si éloigné de ce qu’elle est vraiment.

Commercialisé en 45t, maxi 45t et maxi CD, pas moins de six remixes sont réalisés pour You’re Gonna Get Rocked ainsi que deux versions single. On en retrouvera la quasi-totalité en 2013 dans une réédition 2 CD de l’album. La transformation physique de La Toya permet au single de se faire remarquer et d’entrer modestement dans les classements des ventes de quelques pays : n°35 en Belgique, n°42 en Nouvelle-Zélande et n°90 au Royaume-Uni. You’re Gonna Get Rocked n’est pas le tube espéré mais reste toutefois l’une des meilleures ventes de la chanteuse. L’album, inégal malgré quelques bons titres, ne fait pas vraiment impression et l’on parle finalement plus de La Toya pour son look ou pour son émancipation que pour sa musique.

Les années suivantes, Jack Gordon lui imposera malgré elle une image de plus en plus sexy. La Toya réussira finalement à prendre la fuite et se libérer du joug de son bourreau dans les années 90. Elle revient à la musique en 2004 et signe deux petits succès dance dans les clubs américains avant de se lancer dans la télé-réalité.

3 commentaires

  1. Je ne me permettrais pas de juger les « excès » de LaToya dans sa vie privée (même si j’ignorais ce mariage forcé, qui explique donc le pourquoi de certaines choses) , je dois avouer que je ne connais qu’1 seul et unique titre d’elle : « Bad Girl ». Tout le reste de sa discographie , je suis passé complètement à côté. Ce qui est sûr, c’est que la promotion internationale durant toutes ces années était (quasi)inexistante en Europe (et surtout en France). Je me souviens juste que son passage au Moulin Rouge de Paris en 1992 avait beaucoup fait parler à l’époque… (en 1992, elle abusait déjà trop fortement du bistouri) : https://www.youtube.com/watch?v=4iTjnXZIkgs

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