
Christian Barham est né en Allemagne mais passe ses premières années au Royaume-Uni où son père anglais est agent des services secrets. Ce père, qui fait aussi de la musique, il le connaîtra peu, et Christian s’installe en France avec sa mère à l’âge de cinq ans. Il voyage beaucoup, dira-t-il, et se retrouve à Lyon en 1975. Il aime la musique et joue de la guitare, et en 1978 il forme le groupe Your Vice avec Jean-Charles Daclin, Patrick Gilet et Carmelo Modica. Ensemble, ils écument les scènes de la région avec un répertoire rock et se font remarquer jusqu’à obtenir un papier dans Best.
Le groupe signe en édition chez Barclay où Fabrice Aboulker a repéré les quatre garçons. À l’époque, ce dernier vient également de faire la connaissance de Marc Lavoine qui lui a joué ses premières chansons et en qui il décèle un certain talent. Il a l’idée d’en faire le chanteur de Your Vice. Une suggestion qui passera moyennement au sein du groupe qui s’en accommode toutefois. « Pour être tout à fait franc, on n’était pas ravi. On se partageait le micro, avec Christian, et ça nous plaisait. Mais Marc a su trouver sa place. Déjà à l’époque, il avait un talent d’écriture évident. Il nous a fait évoluer », confiait Jean-Charles Daclin au Progrès en 2018. Désormais à cinq, les garçons continuent la scène, Marc Lavoine faisant des allers-retours Paris-Lyon. Mais l’aventure démarrée en 1981, alors que Marc a 19 ans, sera de courte durée. En effet, après quelques mois et une maquette de cinq titres enregistrée pour Barclay, le groupe, qui ne peut se permettre de suivre son chanteur à la capitale, se sépare.
Marc Lavoine démarre alors sa carrière en solo, suivi de peu par Christian Barham à qui il a demandé de venir jouer des guitares sur ses maquettes et qui va se lancer dans la foulée. Les deux travaillent ensemble et en équipe avec Fabrice Aboulker et l’arrangeur Pascal Stive. En 1983, les garçons sortent leur premier 45 tours, Je n’sais même plus de quoi j’ai l’air pour Lavoine et J’te raconte pas pour Barham, tous les deux chez Philips. « Christian est un grand musicalement, c’est un garçon généreux. J’aime beaucoup travailler avec lui. Christian paraît farfelu mais quand il s’agit de bosser il met le paquet, c’est un pro », déclare Lavoine à l’époque.
J’te raconte pas, c’est Marc Lavoine qui en signe le texte avec Patrice Mithois tandis que la musique est une composition de Christian Barham et Fabrice Aboulker. Rock rétro du genre gentiment excité, J’te raconte pas ne manque pas d’humour en décrivant l’accident de moto dont est victime le protagoniste alors qu’il se rend aux « 18 ans d’Anne-Marie à Savigny ». Christian en démarre la promo fin 1983, notamment par une vidéo diffusée dans Platine 45 et digne d’un spot pour la prévention routière. Le jeune homme, qui a tout juste 20 ans, ne manque pas de fougue et d’énergie lorsqu’il s’agit de défendre sa chanson en télé. Il n’hésite pas à se lancer dans des chorégraphies endiablées, la danse étant pour lui comme une seconde nature. S’il bénéficie d’une promotion assez exceptionnelle pour un inconnu en étant invité à Champs-Élysées en mars 1984, ce n’est pas suffisant pour faire de son premier disque un succès. En parallèle, il suit des cours d’art dramatique et avoue avoir reçu quelques propositions au cinéma.
Fin 1984, on le retrouve avec un deuxième 45 tours, le pétillant Les filles sont folles, qu’on doit à la même équipe. Il accompagne ensuite Marc Lavoine sur scène en assurant ses chœurs et on le retrouve également au casting du premier album du chanteur qui cartonne enfin avec Elle a les yeux revolver.



C’est véritablement au printemps 1986 que Christian Barham va se faire remarquer, avec cette fois-ci une ballade romantique, Laisse-toi faire l’amour avec moi. La chanson sur laquelle la patte Aboulker / Lavoine est immédiatement identifiable semble lui être profitable. La promotion est intense et il a même droit à son premier clip, tourné au mois de mai. « Nous avons choisi un jeune photographe pour le réaliser, Thierry Bouet. Il avait déjà fait la pochette du 45 tours. Il rêvait de faire un clip. C’était son premier. Nous avons écrit le script ensemble. Nous voulions des images très simples, et un montage tout aussi simple. Il nous a fallu deux jours pour réaliser le tout. Avec un budget de 50 000 F. Ce qui n’est pas énorme. Nous avons tourné dans la forêt de Rambouillet. Il faisait vraiment froid », raconte-t-il à Salut. Pas suffisant, hélas, pour faire de ce slow le tube de l’été 86.
De retour en mars 1987, il propose cette fois une véritable chanson pop, écolo et dans l’air du temps : C’est la terre. Avec son physique et son timbre d’éternel adolescent, il a sans doute trouvé là le type de production qui lui correspond le mieux. « C’est la terre est avant tout une chanson d’amour, d’espoir, optimiste, dit-il à Top 50. Lorsque j’ai proposé l’idée de C’est la terre à Marc Lavoine, il a tout de suite accroché sur le texte. Je suis très satisfait car je pense que cette chanson est différente de tout ce que j’ai fait jusqu’à présent, c’est à mon avis un pas en avant. J’aimerais continuer dans ce style de chansons positives et dansantes. »
Mais il échappe encore une fois au Top 50 et on le retrouve une dernière fois l’année suivante avec Tronche de cake, un morceau radicalement différent, au son heavy metal, qu’il signe cette fois avec Thibault Abrial, ex du groupe Trust. La chanson a de quoi dérouter et la promotion se réduit comme peau de chagrin. « Mon gros problème c’est que j’ai plusieurs personnalités musicales. La musique pour moi n’est pas limitée par une frontière classique, variété, jazz ou rock. J’aime me diversifier et me balader un peu dans tous les styles parce que je me sens bien dans tous les styles. Maintenant, c’est un pari un peu difficile à réaliser, c’est-à-dire jouer sur tous les tableaux. Il faut faire un choix, pour l’instant je ne l’ai pas encore fait et je me cherche encore beaucoup », dit-il dans Servez show sur FR3 en juin 1988.
Alors qu’il dit être en pleine préparation d’un album, celui-ci ne verra jamais le jour.
On retrouvera brièvement Christian Barham sur France 3 le 18 octobre 2019 dans l’émission La Boîte à secrets où les ex-membres de Your Vice se réunissent pour offrir une surprise à Marc Lavoine. En 2022, on le retrouve sur la compilation Les années 80 – tubes retrouvés, ainsi que sur le double DVD Platine 45. Aujourd’hui, il semblerait que Christian Barham poursuive toujours des activités musicales…
Merci une fois encore pour nous avoir dévoilé le début de carrière d’un artiste. J’ai pu découvrir « J’te raconte pas », qui ne vole pas très haut au niveau des paroles (« rimes riches » !). Ce serait intéressant de savoir ce que CB est devenu toutes ces années loin du show-biz…
J’aimeAimé par 1 personne
On ne l’a malheureusement pas retrouvé…
J’aimeJ’aime
Je n’ai jamais entendu son dernier disque mais vu comment il est décrit, son rock heavy metal, ça ne me donne pas envie lol.
Sinon je possède ses autres disques, et j’aime beaucoup le très fun « Les filles sont folles », puis ses deux autres singles très « Lavoine/ Aboulker » qui sont de très bonnes chansons. C’est étonnant et dommage qu’il n’ait pas connu le succès !
J’aimeJ’aime
Merci pour cette rétrospective assez complète de Christian Barham. J aime beaucoup le titre Je t’écris que l on retrouve en face b du single C est la terre.
On peut voir Christian dans le clip de Nathalie Doren Le matin blême sortit en 1990.
J’aimeAimé par 1 personne
Merci pour l’info !
J’aimeJ’aime