En cette rentrée 1989 c’est toujours la Lambada qui règne sur le Top 50 sans accepter aucune concurrence ! Petit tour d’horizon de ceux qui tirent tout de même leur épingle du jeu…
n°5 Bangles – Eternal Flame
Ecrite par Billy Steinberg et Tom Kelly (duo d’auteurs à qui l’on doit les tubes Like a Virgin et True Colors) avec la collaboration de Susanna Hoffs (l’une des quatre Bangles), Eternal Flame est la seule ballade d’Everything, troisième album du groupe. C’est alors que Susanna est en train de raconter à Billy Steinberg que les Bangles ont visité Graceland, la résidence d’Elvis Presley, où dans un sanctuaire est préservée une flamme éternelle, que ces mots ravivent dans la mémoire de Steinberg un souvenir d’enfance lié à une synagogue et une pareille flamme. Convaincu que l’expression ferait un très bon titre de chanson, il écrit les paroles à partir de cette idée. Si la version démo se base uniquement sur une guitare acoustique, le réalisateur de l’album, Davitt Sigerson, utilisera quant à lui un piano sur l’enregistrement final. Les harmonies vocales, inspirées des Beatles et des Beach Boys, contribueront au succès de la chanson, n°1 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni et n°5 en France où 200 000 exemplaires sont vendus.
n°5 Prince – Batdance
Au départ l’idée était de confier la BO du Batman de Tim Burton à Prince et Michael Jackson, le premier aurait chanté les chansons de Batman et le second celles du Joker. Mais Jackson n’était pas disponible pour le projet et Prince, qui ne devait à la base enregistrer que quelques chansons, mit en chantier tout un album qui fut bouclé en six semaines. Ajoutée à la dernière minute, Batdance combine plusieurs idées et maquettes préexistantes du musicien pour un résultat surprenant qui change de rythme et d’ambiance constamment (le morceau étant censé représenter plusieurs personnages du film), intégrant des samples de dialogues du film. N°1 aux Etats-Unis, Batdance va remettre Prince sur les rails après le succès en demi-teinte de Lovesexy, l’album précédent. En France, le 45 tours s’écoule à 200 000 copies.
n°6 François Valéry – Aimons-nous vivants
« J’ai remarqué que lorsque les gens meurent, ils sont tout d’un coup parfaits, plus intéressants. N’est-il pas plus simple de les aimer de leur vivant ? C’est un cri d’espoir complètement utopique. Aimons-nous vivants est aussi une chanson pour faire danser, dont les paroles ne sont pas trop cons. C’est une chanson sans prétention », commente François Valéry qui revient après quelques années difficiles où les flops se sont enchaînés mais où il a cependant signé de nombreuses BO de films. Aimons-nous vivant dépassera les 200 000 ventes et, selon son interprète, la chanson « n’a rien à envier au son de Madonna ». On vous laisse méditer là-dessus.
n° 8 Kylie Minogue – Hand On Your Heart
Après cinq singles tous classés 1er ou 2e dans les charts anglais, Kylie Minogue planche début 1989 sur la conception de son deuxième album. Désormais résidente londonienne, la jolie Australienne poursuit sa collaboration avec les producteurs Stock, Aitken et Waterman et enregistre deux nouveaux titres en février 1989 parmi lesquels Hand on Your Heart. Mais embarquée dans le tournage du film The Delinquents, elle ne pourra donner suite aux sessions d’enregistrement qu’en juillet. Hand on Your Heart paraît donc en single fin avril au Royaume-Uni afin de ne pas laisser la chanteuse absente des charts trop longtemps et d’entretenir l’excitation des fans, annonçant un deuxième album qui n’arrivera que début octobre. La chanson est un nouveau n°1 chez les Anglais et grimpe en France jusqu’à la 8e place du Top début septembre.
n°16 Mylène Farmer – A quoi je sers…
Après une première rencontre avec son public lors de la première partie de sa tournée en mai 1989, Mylène Farmer va réserver une double surprise à ses fans avec la parution d’un single qui propose deux titres inédits : A quoi je sers… et La Veuve noire. « J’ai écrit A quoi je sers… un peu après le début du Palais des sports. Parce que c’est la question que je me suis posée », déclarera la chanteuse qui aura sans doute trouvé une partie de sa réponse suite à l’engouement suscité par son apparition sur les planches. Le clip en noir et blanc réalisé par Laurent Boutonnat reprend les personnages emblématiques de ses réalisations précédentes pour les laisser s’enfoncer au fond d’un lac, ce qui laisse envisager au public de la chanteuse la fin d’un cycle. A quoi je sers… sera ensuite intégré à la setlist de la deuxième partie de la tournée. Quant à La Veuve noire, il s’agit d’un morceau qui a pour particularité de reprendre le riff de guitare d’A quoi je sers.
Voir aussi : au Top 50 en août 1989.