Another Brick in the Wall de Pink Floyd, Bécassine de Chantal Goya, Ma gueule de Johnny Hallyday sont les tubes qui se bousculent en tête des palmarès des ventes en ce mois de février 1980. Mais des petits nouveaux commencent à se faire entendre, comme Rose Laurens, tandis que Daniel Balavoine se débat entre deux succès et que Martin Circus est sur la pente descendante… Petite sélection des tubes et succès d’estime d’il y a 40 ans.

The Police – Message in a Bottle

Lorsque The Police entre en studio début 1979 pour enregistrer son deuxième album, le groupe n’a que très peu de chansons déjà prêtes. Il faudra piocher dans d’anciennes compositions pour trouver l’inspiration et ce sera le cas pour Message in a Bottle dont le riff de guitare existait déjà. Un riff que Sting avait pour habitude de jouer en boucle à son chien. « Je trouve que le texte est subtil et suffisamment bien ficelé pour toucher les gens à différents niveaux », dira le chanteur de ce morceau qui reste l’un des préférés du groupe. C’est également la chanson qui va propulser The Police au sommet. Premier extrait de l’album Reggatta de Blanc, Message in a Bottle va prendre la première place des charts anglais et dépassera les 500 000 exemplaires vendus en France où ce sera également un n°1 en discothèques !

Daniel Balavoine – Dancing samedi

Après le succès du Chanteur et l’aventure Starmania, Daniel Balavoine est désormais un nom familier pour le grand public. Il sort Face amour / Face amère en octobre 1979, son quatrième album qu’il a conçu avec son équipe de musiciens, le groupe Clin d’oeil. Aucun titre ne se dégage vraiment du disque et, après Me laisse pas m’en aller en premier extrait, c’est Dancing samedi qui est mis en avant. Extrait de la « face amère » du 33 tours, la chanson cynique et désenchantée dénonce l’insouciance collective des danseurs du samedi soir face à l’absurdité du monde. Et comme il n’est ni à une contradiction ni à une provocation prêt, Balavoine, qui n’hésite pas à décrier la musique disco, donne justement à sa chanson une couleur disco, un paradoxe qu’il assume pleinement. Dancing samedi va obtenir un succès d’estime et un troisième extrait sera très vite lancé, Tu me plais beaucoup. L’album dépassera tout de même les 150 000 ventes.

Rose Laurens – Survivre

Lorsqu’elle débarque avec Survivre en 1979, Rose Laurens n’est pas une novice. Vocaliste pour le groupe de rock progressif Sandrose en 1972, elle sort quelques 45 tours sous le nom de Rose Merryl entre 1976 et 1979. Mais c’est sa signature chez Atlantic qui va enfin lui permettre de se faire remarquer. Survivre, composé par son compagnon Jean-Pierre Goussaud et co-réalisé par Jean-Pierre Bourtayre, est bien soutenu par la maison de disques et Rose vient promouvoir son disque à la télé, tandis que la presse s’en fait l’écho et que les radios suivent puisqu’elle se classe aux hit-parades de RTL et d’Europe 1. « Les jeunes de la chanson, dont évidemment je fais partie, ont deux fois plus de difficultés à percer aujourd’hui qu’hier. Puisse donc mon étoile briller deux fois plus intensément », espère la jeune chanteuse dont la signature vocale est loin de passer inaperçue. Le réalisateur Roger Coggio l’appelle dans la foulée pour enregistrer les chansons de son prochain film et Robert Hossein lui offre le rôle de Fantine dans la comédie musicale Les Misérables.

Martin Circus – Number One Woman

Un peu plus de dix ans après sa formation, le groupe Martin Circus est toujours sur les rails, et s’il fait désormais route à trois après la défection du batteur René Guérin, c’est un nouveau membre éphémère qui fait son apparition fin 1979 sur la pochette de Number One Woman : le Norvégien John Lorck. Le groupe s’est lancé depuis quelques mois dans la musique disco et le morceau Disco Circus s’exporte au Royaume-Uni et se classe même dans les clubs américains. « Dès l’arrivée du « pied » disco, la plupart des disques ont subi l’influence Tamla et cela correspondait à ce que nous voulions faire depuis longtemps », déclarent-ils à Top Music. Martin Circus reçoit un trophée disco remit par Europe 1 mais Number One Woman, le nouvel extrait de l’album Shine Baby Shine, sera le dernier titre vraiment notable en termes de diffusions. Le groupe sortira encore un album en 1980 et quelques 45 tours à tendance funk / new wave avant la résurrection de son chanteur Gérard Blanc en 1987 au Top 50.

Bette Midler – When a Man Loves a Woman

Vedette du film The Rose, librement inspiré de la vie tumultueuse de Janis Joplin, Bette Midler est éblouissante dans la peau d’une chanteuse alcoolique aux pulsions auto-destructrices. La chanteuse-actrice interprète également l’intégralité de la bande originale du film enregistrée live et le premier extrait en est When a Man Loves a Woman, le standard de Percy Sledge qui en fit un n°1 au Billboard en 1966. La version Midler ne se classera quant à elle que 35e mais le single suivant (l’original The Rose) fera beaucoup mieux. Nommée aux Oscars, Bette Midler recevra le Golden Globe de la meilleure actrice pour sa prestation, When a Man Loves a Woman deviendra un incontournable de ses concerts et la France va enfin découvrir le talent de cette incroyable « performeuse ». L’album du film dépassera chez nous les 150 000 ventes et son album live Divine Madness de 1980 les 100 000.

45 tours sélectionnés à partir des classements réalisés par le blog Charts singles Top 50 en France.

Voir aussi : Les succès de 1980 (1).