Retour en 1980 à travers cinq succès qui ont ponctué l’année musicale et ont figuré aux palmarès des meilleures diffusions.
Alain Bashung – Gaby Oh ! Gaby
Lorsque Boris Bergman et Alain Bashung créés Gaby en 1980, la maison de disques du jeune chanteur ne croit plus en lui, après avoir essuyé plusieurs échecs. Mais la chanson dont une partie du texte, sur une autre musique, avait été écartée de l’album Roulette russe, sort finalement en 45 tours début 1980. Enregistré en très peu de temps et avec un budget misérable détourné de celui d’un autre artiste par le directeur artistique, cet hymne aux minorités à bien du mal à s’imposer sur les ondes mais devient, contre toute attente, le tube de l’automne et s’écoule à 800 000 exemplaires, scellant ainsi la carrière du chanteur. « Oui, Gaby était un homo, et plein de gens le savaient à l’époque. J’étais avec une fille qui ressemblait pas mal à un mec. J’aime bien les mélanges et, avec elle, j’avais ce que je voulais, car elle pouvait faire le mec quand elle voulait », dira Bashung. Dans la foulée l’album Roulette russe, qui avait fait un flop à sa sortie, est réédité en incluant Gaby et sa face B Elle s’fait rougir toute seule et dépasse les 75 000 exemplaires.
UB40 – Food for Thought
Alors qu’il n’a pas les moyens de se payer un studio professionnel, le groupe UB40 va enregistrer son tout premier album dans une studette de Birmingham. La première session d’enregistrement, qui s’étalera sur quatre jours en décembre 1979, va donner naissance aux deux chansons qui figureront sur le premier single du groupe de reggae, King et Food for Thought. Avec la même importance sur la pochette du disque, les deux titres sont envoyés aux radios qui porteront rapidement leur choix sur Food for Thought alors que le groupe avait en tête de promouvoir l’autre morceau dont le texte évoque Martin Luther King. Food for Thought, que UB40 souhaitait d’abord appeler The Christmas Song (la chanson de Noël), met en évidence le contraste de nos fêtes de fin d’années aux excès orgiaques et la famine qui décime l’Afrique. Le morceau est rapidement un succès, et devient même le premier single indépendant à percer le top 10 des charts britanniques. En France, c’est un tube qui dépasse les 300 000 ventes.
ABBA – The Winner Takes it All
L’album Super Trouper d’ABBA qui va paraître en 1980 est l’un de ceux dont la création ne va pas couler de source. En manque d’inspiration, Björn et Benny vont composer par à-coups, lors de plusieurs sessions et à des endroits différents. C’est dans leur petite cabane perdue dans une île suédoise, quelques heures avant une sessions d’enregistrement programmée avec leurs musiciens, que va naître The Winner Takes it All à partir d’idées qu’ils avaient déjà en stock. Le texte, qui reflète la bataille judiciaire amère d’un couple en plein divorce, est écrit d’une traite par Benny en compagnie de sa bouteille de whisky. Interprété non sans émotion par une Agnetha qui vient de divorcer de Benny, les deux protagonistes nieront pourtant l’aspect biographique de la chanson, arguant qu’il n’y a eu ni gagnant ni perdant lors de leur séparation. Sorti un peu plus de trois mois avant l’album, The WInner Takes it All est un un gros succès qui dépasse les 250 000 exemplaires en France. Et si Björn avait enregistré des paroles en français sur la maquette originale du titre, c’est également en français, mais par Mireille Mathieu cette fois, que le morceau connaîtra un nouveau succès quelques mois plus tard sous le titre de Bravo tu as gagné.
George Benson – Give Me the Night
Lorsque Rod Temperton, responsable notamment du tube Rock with You pour Michael Jackson, et Quincy Jones s’attellent à la production d’un morceau pour George Benson en 1980, le tube est forcément à portée de main. Première sortie du label Qwest Records dirigé par Jones, Give Me the Night doit frapper un grand coup et le producteur engage les meilleurs musiciens du moment pour mettre en valeur le talent du chanteur et guitariste de jazz. Après avoir fait écouter l’album aux grands pontes de chez WEA et leur avoir demandé d’établir un classement des morceaux qu’ils considèrent comme ayant le plus de potentiel, il leur annonce : « Ok, je vois que vous avez choisi Love X Love comme premier single. Donc nous allons sortir Give Me the Night », comme le relate avec humour Benson dans son autobiographie. « J’étais plus que satisfait de Give Me the Night, parce que plus que tout autre album à ce moment-là, il me permettait de montrer toutes les musiques que j’aimais : r&b, soul, latin, be bop. Ce n’était pas un effort contraint pour plaire au plus grand nombre… » Le morceau deviendra un classique et dépassera les 200 000 ventes en France.
Patrick Loiseau – Ma parole
« Cela fait près de trois ans que l’on me propose de chanter mais jusqu’à présent, j’ai toujours refusé, pensant que j’étais mieux à ma place en tant que parolier », déclare Patrick Loiseau à Salut ! en 1980. Celui qui est depuis plusieurs années le parolier de Dave (mais également son compagnon et, depuis 2019, son mari) et à qui l’on doit les succès Vanina et Du côté de chez Swann mais aussi de nombreuses illustrations de pochettes de disques, décide en effet de tenter sa chance. Et pour se lancer, il opte pour une reprise de Toto Cutugno, Na parola, qui devient Ma parole. « A la première écoute, nous avons tout de suite été emballés par cette chanson facile à retenir. La face B de ce disque, Reginald, est un hommage à Elton John ». Loiseau signe les textes des deux faces et connaît un joli succès avec plus de 100 000 singles écoulés. Mais les essais suivants et une première partie de Dave à l’Olympia ne transformeront toutefois pas l’essai. En 1984, il enregistre C’est l’amour qui veut ça, un duo avec Sarah Grimaldi qui se fera connaître plus tard sous le nom de Caroline Grimm.
45 tours sélectionnés à partir des classements réalisés par le site Top France et par le blog Charts singles Top 50 en France.
Voir aussi : Les succès de 1980 (9).
Pas moins de 2 perles absolues pour moi sur cette page et dans 2 genres bien différents : « The Winner takes it all » et « Give me the night », je ne m’en lasserai jamais ! Et je ne serais pas loin d’intégrer cette chère « Gaby » dans mon panthéon perso (je serais curieux de savoir le pourcentage de ceux qui ont fredonné ce tube en imaginant ne pas s’adresser à une dame…). Le classique « Food for fought », après l’avoir longtemps dédaigné, j’ai appris à l’apprécier à l’usure. La chanson de Loiseau est bien sympa…
Belle sélection. Merci PMD.
(j’espère que Mireille aura au moins droit à sa vignette en 81 avec sa reprise d’Abba, je la trouve très réussie 😉 )
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Mireille aura même droit à plus que ça… 😉
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