Retour en 1980 à travers cinq succès qui ont ponctué l’année musicale et ont figuré aux palmarès des meilleures diffusions.
The Korgis – Everybody’s Got to Learn Sometime
Les Anglais de Korgis ont déjà un album à leur actif et même un premier hit avec If I Had You en 1979 (13e des charts anglais) lorsque sort leur deuxième opus Dumb Waiters en 1980, dont le premier extrait est Everybody’s Got to Learn Sometime. Pour mettre en forme le nouveau disque, James Waren, le chanteur du groupe, s’est astreint tous les jours à la composition sur son piano même s’il ne sait pas vraiment en jouer. Un matin, la mélodie d’Everybody’s Got to Learn Sometime lui vient spontanément, tout comme le texte inspiré de sa pratique de la méditation. Il en faut parfois peu pour faire un tube et le morceau, finalisé en 15 minutes, est n°5 au Royaume-Uni et dépasse les 600 000 ventes en France. Mais le succès amène son lot de tensions et Andy Davis, l’un des membres fondateurs, quittera le groupe peu après. Malgré la sortie de plusieurs autres albums, The Korgis ne retrouvera jamais le succès de Everybody’s Got to Learn Sometime.
The Police – Roxanne
1980 est décidément l’année de The Police qui cartonne coup sur coup avec chaque 45 tours commercialisé. Si bien que c’est Roxanne, le deuxième single du groupe qui n’avait pas marché en 1978, qui ressort en France en 1980 couplé à Bring on the Night (extrait du deuxième LP). Ecrite alors que le groupe séjourne à Paris en 1977, Roxanne est inspirée à Sting par les prostituées qu’il croise aux abords de son hôtel, tandis que le titre de la chanson lui vient du personnage de Cyrano de Bergerac dont une vieille affiche trône dans le hall. Assez différent des morceaux que compose Sting à l’époque, Roxanne emballe immédiatement le manager de The Police qui décroche grâce à cette chanson un contrat chez A&M. Mais la thématique du texte effraie les radios et Roxanne passe inaperçue. Deux ans plus tard, alors qu’on essaye de promouvoir Bring on the Night, c’est Roxanne, la face B, qui a les faveurs des programmateurs en France, et le 45 tours est repressé en mettant Roxanne en avant sur la pochette. Morceau-phare de The Police, Roxanne s’écoule à plus de 300 000 copies.
Sylvie Vartan – Tape tape
Après le succès de Nicolas, Sylvie Vartan est de retour en juin 1980 avec un premier extrait de Bienvenue solitude, son nouvel album à paraître. Tape tape est l’adaptation d’un standard sud-africain enregistré par Myriam Makeba à la fin des années 50. Hymne à la sensualité et à la danse, Pata Pata est d’abord enregistrée en xhosa avant une nouvelle version produite par Jerry Ragovoy en 1967 qui ajoute une partie parlée en anglais et devient un tube aux Etats-Unis. L’adaptation du titre en français est une véritable gageure pour Michel Mallory, parolier fidèle de la chanteuse de La Maritza, qui s’en sort pourtant avec habileté. Chanson idéale pour l’été, Sylvie l’intègre à la setlist de sa tournée estivale (une trentaine de dates) et Tape tape devient un tube en dépassant les 200 000 disques vendus. Au Palais des Sports l’année suivante, Tape tape aura l’honneur d’un ballet festif malheureusement amputé sur l’album live.
Olivia Newton-John / Electric Light Orchestra – Xanadu
Si Xanadu, production cinématographique à gros budget mettant en scène Olivia Newton-John et Gene Kelly, n’a pas marquée les annales du septième art en recevant un accueil catastrophique, ce ne sera pas le cas de sa bande-originale qui, bien au contraire, est un carton retentissant ! Après le succès de Magic (deuxième extrait de l’album) interprété par Newton-John, c’est au tour de la chanson-titre Xanadu, qu’elle partage avec le groupe de rock anglais Electric Light Orchestra, d’envahir les hit-parades. Il faut dire que la bande-son bénéficie d’artistes au sommet de leur popularité : Olivia Newton-John (dont les chansons ornent la face A de l’album) sort du succès de Grease et de son propre album Totally Hot, tandis qu’Electric Light Orchestra (sur la face B) vient de cartonner avec l’album Discovery. Le 45 tours de Xanadu se vendra en France à 250 000 exemplaires.
Gilbert Montagné – Believe in Me
Après les 700 000 exemplaires écoulés de The Fool en 1971 et les 200 000 de Baby I Feel So Fine l’année suivante, Gilbert Montagné va se faire plus discret et va même s’exiler pendant quatre ans aux Etats-Unis où il recommence à zéro en jouant dans des clubs. Mais Johnny Hallyday le rappelle en lui demandant de l’accompagner au piano lors de ses concerts au Pavillon de Paris en 1979. Galvanisé par l’expérience et enchanté de voir que le public ne l’a pas oublié, Montagné enregistre dans la foulée un nouveau 45 tours afin de sceller au plus vite ses retrouvailles avec la France. Il écrit et compose Believe in Me qu’il arrange avec son complice André Georget et la ballade devient l’un des succès de la rentrée en dépassant les 150 000 ventes. La même année, il travaille sur le nouvel album de Marie Laforêt, qu’il co-arrange et dont il écrit quatre chansons, mais le disque ne sera pas commercialisé.
45 tours sélectionnés à partir des classements réalisés par le site Top France et par le blog Charts singles Top 50 en France.
Voir aussi : Les succès de 1980 (8).