
Avec déjà deux albums à son actif, le groupe anglais Culture Club fait sensation en ce début de décennie 80 grâce à une flopée de tubes (Do You Really Want to Hurt Me, Time, Church of the Poison Mind, Karma Chameleon…) mais également par l’exubérance flamboyante et narcissique de son leader, Boy George. Le chanteur et ses frasques fascinent, notamment la presse anglaise qui se déchaîne aux moindres faits et gestes de ce personnage haut en couleurs. Mais les conflits incessants au sein du groupe, la relation cachée et tumultueuse entre Boy George et le percussionniste Jon Moss et une tournée mondiale harassante n’augurent rien de vraiment bon pour la sortie d’un troisième album en 1984. Poussé par une maison de disques à qui la notoriété du groupe donne des ailes, Culture Club se met au travail sans réelle envie ni inspiration sur ce qui deviendra Waking Up with the House on Fire.
Le premier single à en être extrait sera The War Song, un morceau terriblement efficace mais qui va pâtir d’un texte anti-guerre qu’on jugera tout bonnement simpliste et naïf. « War war is stupid and people are stupid » entonne Boy George entouré d’un chœur d’enfants. En pleine Guerre froide et prenant le contrepied du plus sérieux Two Tribes de Frankie Goes to Hollywood, Boy George s’inspire de son époque mais également de la grève des mineurs qui perturbe la Grande-Bretagne en 1984 et 1985 pour écrire sa chanson. « The War Song est la meilleure chose que nous ayons jamais faite. C’est porteur d’un message, mais je ne m’en sers pas comme d’un gimmick. Quand on vit dans une société libre c’est très facile de dire que la guerre n’arrivera jamais. C’est idiot de penser ça. », commentera-t-il. L’idée est de pointer toute forme de discrimination et d’individualisme qui mènent fatalement au conflit, et ce dès le plus jeune âge, mais également de faire passer un message aux plus jeunes, de façon directe et positive : « C’est très facile d’écrire une chanson sur la guerre et d’en faire quelque chose de triste. The War Song est une chanson joyeuse, une chanson positive, une chanson qu’on reprend en chœur avec une approche différente du sujet… » La crainte du groupe était de faire du morceau quelque chose de trop enfantin, mais George avait cette envie de faire chanter les refrains par un chœur d’enfants qu’il trouvait très émouvant.
La presse ne sera pas de son avis et, si certains louent tout de même l’efficacité entêtante du morceau, on tombe littéralement à bras raccourcis sur le chanteur, dont la personnalité exaspère sans doute une partie des journalistes, et l’on fustige la mièvrerie des paroles.
Mais Culture Club ne ménage pas sa peine pour promouvoir son nouveau 45 tours et son nouvel album et un clip au budget de 100 000 £ est réalisé par Russell Mulcahy (The Buggles, Duran Duran, Elton John, Bonnie Tyler…) avec plus de 500 figurants et de nombreux changements de costumes pour Boy George qui en a écrit le scenario. Pas de réelle intrigue ici mais plutôt une succession de séquences et d’images qui dénoncent la « glamourisation de la guerre » à travers un défilé de mode sur une zone bombardée. « Ça fait vraiment réfléchir. Ça montre le côté frivole et le côté sérieux », dira le chanteur. Vidéo surprenante, la collaboration avec Mulcahy s’avère fructueuse et un projet de partenariat à long terme avec le groupe est envisagé puis abandonné à cause des engagements du réalisateur auprès de Duran Duran.
Autre fait notable, afin de diffuser son message le plus largement possible, Culture Club enregistre quatre versions différentes de The War Song avec une partie du refrain chantée dans une langue étrangère. La France aura donc droit en face B du 45 tours à La Chanson de guerre, l’Espagne à La canción de guerra, l’Allemagne à Der Kriegsgesang et le Japon à Sensoo No Uta. Des versions en russe, italien et chinois sont également en projet mais ne seront finalement jamais réalisées. Et pour compléter le tout, deux remixes club sont distribués, le Shriek mix et l’Ultimate mix.
Les critiques désastreuses n’empêcheront toutefois pas The War Song d’être un tube : n°2 au Royaume-Uni et en Australie, n°4 en Belgique et en Espagne, n°7 en France (avec plus de 300 000 ventes). Au rayon des différentes éditions, on notera le pressage d’un maxi 45 tours incluant un poster, un 45 tours rouge ainsi qu’un 45 tours picture dont la commercialisation sera annulée (car la photo du chanteur était trouée au niveau de la tête, dira-t-on).
les deboires drogues de boy george ont commencé parce que l’album a moins fonctionné que les 2 premiers, donc à la fin de la promo, fin 85, début 86.
George ne s’est pas drogué pendant la conception ni pendant l’enregistrement de l’album.
L’album (que je trouve personnellement tres bon) a été enregistré dans la pression car la maison de disque les poussait vite a produire et donc pour les critiques, l’album est baclé.
Pour les fans, cet album reste un joyaux.
Bon article malgrés quelques inperfections d’informations.
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Eh bien merci de la précision, c’est corrigé.
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