
Thriller de Michael Jackson, l’album le plus vendu au monde, fête ses 40 ans en ce mois de novembre. Alors que sort une réédition anniversaire incluant dix maquettes et titres rares ou inédits, nous avons voulu rendre hommage à ce grand disque pop, co-produit par Quincy Jones, en revenant sur l’exploitation de ses singles (six en France et sept aux États-Unis). Un véritable matraquage de tubes, stratégie qui a contribué à l’énorme succès du disque.
The Girl Is Mine

The Girl Is Mine, un duo avec Paul McCartney écrit et composé par Michael Jackson, va sortir en avant-première de l’album le 18 octobre aux États-Unis. Il s’agit tout d’abord pour Michael de rendre la politesse à l’ancien Beatles dont il avait enregistré la chanson Girlfriend sur son album Off the Wall. Mais c’est aussi une histoire d’amitié entre les deux artistes qui, dans The Girl Is Mine, se disputent les faveurs d’une jeune femme. L’enregistrement est un grand moment d’amusement et de complicité entre Paul et Michael et le duo s’impose comme le premier extrait de Thriller. « Nous n’avions pas vraiment le choix. Lorsque deux noms célèbres se retrouvent sur un même titre, il faut sortir le morceau en premier ou alors les radios le passent à mort et le public s’en lasse avant même qu’il ne soit sorti », écrira Michael. Au regard des futurs hits qui seront dégainés par la suite, The Girl Is Mine fait un peu pâle figure en se positionnant « seulement » à la 2e place du Billboard. En France, le single est loin d’annoncer le raz-de-marée à venir et n’obtient qu’une 24e place au hit-parade RMC en janvier 1983.
Billie Jean

L’album Thriller est sorti le 30 novembre aux États-Unis et est entré 11e des charts américains, mais la sortie de Billie Jean, le deuxième single, le 2 janvier 1983, va propulser l’opus au sommet en un rien de temps. Le tube légendaire aurait pu s’appeler Not My Lover car Quincy Jones craignait que le public ne fasse un amalgame avec Billie Jean King, la joueuse de tennis. Mais finalement Michael, auteur et compositeur du titre, obtiendra gain de cause en conservant son titre original. « On m’a beaucoup questionné à propos de cette chanson, et la réponse est très simple. Il s’agit d’une fille qui déclare que je suis le père de son enfant et je plaide mon innocence car « the kid is not my son ». Il n’y a jamais eu de vraie « Billie Jean ». (Sauf celles qui se sont manifestées après la chanson.) La fille de la chanson est un composite de personnes qui nous ont harcelés au fil des années. Ce genre de choses est arrivé à certains de mes frères et ça m’a toujours stupéfié. » Cette fois la chanson est n°1 du Billboard, quelques jours avant la diffusion du clip le 10 mars sur MTV. Le succès est phénoménal. En France Billie Jean est n°1 sur RTL fin mars et sur Europe 1 début mai. La chanson est également n°1 de toutes les discothèques et n°1 des ventes de 45 tours pendant cinq semaines consécutives entre mai et juin, dépassant le million d’exemplaires.
Beat It

Le 14 février, un peu plus d’un mois après Billie Jean, sort Beat It aux États-Unis. C’est le pari fou de Frank DiLeo chez Epic, qui convainc Michael Jackson de lancer un nouveau single alors que le précédent est encore dans sa course à la première place. Après sept semaines passées en pole position, Billie Jean est détrôné par Come On Eileen de Dexys Midnight Runners pour une seule semaine, puis c’est au tour de Beat It de s’imposer numéro 1 pendant trois semaines. En France, le même scénario se produit, Billie Jean cède sa place à Let’s Dance de David Bowie pour une semaine puis c’est Beat It qui prend la tête des ventes pendant douze semaines, dépassant ainsi Billie Jean avec plus de 1 100 000 copies écoulées. Beat It est n°1 sur RTL et RMC en juin puis sur Europe 1 fin juillet et c’est aussi un n°1 en discothèques. « Il m’arrive parfois de composer des chansons qui me plaisent beaucoup, et pourtant, je ne parviens pas à les présenter aux autres. J’ai même hésité longtemps à faire écouter Beat It à Quincy. Il n’arrêtait pas de me dire que nous avions besoin d’une bonne chanson rock pour l’album. Il avait l’habitude de me lancer : « Allez, où est-elle cette chanson ? Je sais que tu l’as ». J’aime bien mes chansons, mais, lorsqu’il s’agit de les jouer pour la première fois devant des gens, je suis timide. J’ai peur qu’ils n’aiment pas et ce serait pénible à supporter. Finalement, Quincy a réussi à me convaincre de lui faire écouter ce que j’avais. Alors j’ai sorti Beat It et il est devenu fou ! Je me suis senti extrêmement fier ! »
Wanna Be Startin’ Somethin’

Les singles s’enchaînent à un rythme effréné et le 8 mai 1983 c’est Wanna Be Startin’ Somethin’ qui prend le relai aux États-Unis. « La première chanson que j’ai amenée pour Thriller était Startin’ Somethin’ ; je l’avais écrite alors que nous travaillions sur Off the Wall, mais je ne l’avais pas présentée à Quincy à l’époque. » Les quatre chansons écrites et composées par Michael pour Thriller auront donc été les quatre premiers singles extraits de l’album. Alors que Wanna Be Startin’ Somethin’ se classe 5e du Billboard, le titre est n°3 sur RTL en France à la mi-octobre puis n°1 sur RMC début décembre alors qu’un autre duo McCartney / Jackson est également en pleine ascension des charts au même moment. Say Say Say, extrait de l’album Pipes of Peace de McCartney, marche en effet très fort en radio et se retrouve n°1 sur RTL en décembre. Startin’ Somethin’, 13e des ventes en octobre avec plus de 150 000 ventes au compteur (alors que Beat It est encore 6e), se fait damer le pion par Say Say Say qui va dépasser les 800 000 copies.
Thriller

Il y a embouteillage de Jackson au sommet des ventes de disques en France en ce début d’année 1984 ! L’éponyme Thriller est le quatrième extrait de l’album en France (mais déjà le septième et dernier aux États-Unis lorsqu’il sort le 23 janvier 1984). Chanson écrite et composée par Rod Temperton à qui l’on devait déjà Rock with You, Thriller s’appelait Starlight dans sa première mouture qui fut remaniée par son auteur pour en faire l’hommage aux films d’horreur qu’affectionne Jackson et que l’on connaît. Pour mettre en images la chanson, Michael Jackson et le réalisateur John Landis imaginent un clip d’épouvante de 14 minutes diffusé par MTV le 2 décembre. En France, c’est le 3 décembre qu’on découvre les premières images du phénomène dans une version très écourtée lors de l’émission Champs-Élysées de Michel Drucker. L’animateur promet des images supplémentaires lors du numéro spécial réveillon de la Saint-Sylvestre mais c’est finalement dès le 17 décembre qu’on découvre enfin l’intégralité du film à la toute fin de son émission. « C’est un film qui est un film d’épouvante, un film d’humour, digne du festival du film fantastique d’Avoriaz. Ceux qui sont sensibles ferment les yeux mais n’oubliez pas que c’est un film d’humour tout de même. Regardez : Thriller, Michael Jakson ! », annonce Drucker. Chez nous, la chanson est déjà un tube : n°3 des ventes le 7 janvier alors que Say Say Say est n°4, Thriller sera n°1 en février et ce pendant quatre semaines avec des ventes qui dépassent les 900 000 exemplaires. C’est un nouveau n°1 sur RTL, puis sur Europe 1 et enfin sur RMC, et bien sûr dans les discothèques. Aux États-Unis, Thriller est 4e du Billboard.
P.Y.T. (Pretty Young Thing) / Human Nature

Sur l’année 1983 aux États-Unis, les singles de Thriller se succèdent au rythme d’environ un tous les deux mois et la ballade Human Nature est commercialisée le 3 juillet (7e au Billboard) puis c’est au tour de P.Y.T. (Pretty Young Thing) le 19 septembre (10e au Billboard). En France, où l’on prend un peu plus de temps, ces deux chansons vont sortir sur le même 45 tours en 1984, en fin d’exploitation de l’album. « Human Nature était la chanson que les gars de Toto ont apportée à Quincy, c’était pour lui et moi la plus jolie mélodie que nous ayons entendue depuis longtemps, encore plus que Africa. C’est une musique qui a des ailes. Les gens m’ont posé des questions sur les paroles. On pense souvent que les paroles que vous chantez ont une signification personnelle particulière pour vous, ce qui souvent n’est pas vrai. Il est important de toucher les gens, de les émouvoir. » « Sur l’intro de Pretty Young Thing, je me sentais un peu plus confiant que sur le dernier album. J’ai fait venir Janet et LaToya en studio pour cette chanson sur laquelle elles ont fait les chœurs. James Ingram et moi avons programmé un appareil électronique appelé Vocoder, qui donnait cette voix d’E.T. » P.Y.T. atteindra la 8e place sur RTL en mai et la 12e sur RMC en juin alors que le 45 tours atteint la 10e place des ventes avec plus de 150 000 exemplaires. Au même moment, Somebody’s Watching Me de Rockwell, titre sur lequel Michael chante les refrains, est un tube, et son duo avec Mick Jagger sur State of Shock (qui annonce le retour des frères Jacksons) est en passe de le devenir… La Jackson mania bat son plein.
Les citations sont extraites de Moonwalk, autobiographie de Michael Jackson parue en 1988.
L’album est devenu emblématique de la carrière de Michael Jackson, pourtant, je trouve qu’il a plus vieilli que « Bad’ qui reste à mon sens un chef d’oeuvre …
Parlant de la ressortie de « Thriller », il est lamentable de constater encore une fois que Sony se fiche de la gueule des fans : Ressortie en 2 Cds avec 10 inédits, alors que leur putains de download de merde comporte 14 mixes / Edit en plus !!!
L’album aurait mérité une ressortie avec l’album original, puis l’elnsemble des versions singles / Remixes/ Instrus de l’époque en plus des inédits !!!
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Inédits qui n’en sont pas tous d’ailleurs… Et on ne parle même pas des captures d’écran moches dans le livret… Franchement…
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Donc une 3e rssortie de cet album qui soit bâclée !.
Après celle avec Caroussel, L’immonde 25 avec ces remixes tout pourri version rapouille… Est-ce qu’on aura droit un jour à une vraie ressortie digne de ce nom ? Un coffret genre les TFF (ma nouvelle référence en matière de ressortie d’album! )
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Peut-être pour Thriller 50 !
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