
Au printemps 1987, Jeanne Mas vient de terminer sa première grande tournée. Après cinq dates sold out au Palais des sports de Paris en octobre 1986, la chanteuse a sillonné les routes de France en mettant en scène les tubes extraits de ses deux premiers albums. Bouleversée par la disparition de son ami Daniel Balavoine le 14 janvier 1986, elle reprend en hommage la chanson Lucie pendant son tour de chant. Le chanteur, qui avait produit deux titres sur le premier album de Jeanne Mas (Cœur en stéréo et Oh mama), partageait avec elle le même manager qui avait proposé de faire coïncider les tournées des deux artistes en un même concert le 18 mars 1987 à Lyon. Un concert qu’elle assurera seule par la force des choses et qu’elle choisira d’enregistrer pour son futur disque live.
L’album Femmes d’aujourd’hui s’est écoulé à un million d’exemplaires en engendrant trois singles et trois tubes : En rouge et noir, L’Enfant et Sauvez-moi. Plutôt que de profiter de ce succès en sortant un quatrième extrait, Jeanne préfère proposer à son public quelque chose de nouveau. La Bête libre, une chanson ressortie des tiroirs et composée par Pasquale Minieri, offre un texte plutôt abscons et schizophrène écrit par Jeanne à une époque où elle suivait des cours de psychologie. Un morceau différent pour un son plus groove qu’elle intègre à la set list de sa tournée et qui s’impose comme un moment attendu, la chanteuse parsemant abondamment son interprétation d’interactions avec le public.
Jeanne travaille tout l’été au montage du film live de sa tournée avant de s’attaquer au tournage du clip. Plutôt que de ne montrer que des extraits du concert, elle a l’idée de tourner des plans supplémentaires sur un scénario qu’elle imagine. Il lui faut pour cela une jeune fille qui incarnerait son héroïne à l’écran, de préférence blonde et entre 11 et 13 ans. Après un appel à candidature lancé sur la radio NRJ, c’est la petite Stéphanie qui est choisie après une audition d’une soixantaine de candidates qui se déroule en juillet. L’histoire de Stéphanie fait le bonheur de la presse jeune qui s’en fait largement écho. Jeanne reprend l’équipe avec laquelle elle a déjà réalisé son précédent clip, Sauvez-moi, avec la collaboration notamment de Jean-François Robin, directeur de la photo pour Jean-Jacques Beineix ou Jacques Demy. Tournées au Château de la Chapelle-en-Serval, les images en noir et blanc s’inspirent, selon Jeanne, directement d’un univers à la Hitchcock. Ambiance sombre et mystérieuse pour une chanson qui l’est tout autant. Mélangeant des images de concert en couleur aux nouveaux plans en noir et blanc, le clip est multidiffusé et devient même coup de cœur de la chaîne M6.
Le double album live En concert et le 45t inédit La Bête libre sont dans les bacs à la rentrée. Si sur l’album le morceau est présenté totalement en live, la version 45t est travaillée sur un enregistrement studio auquel se mêlent des éléments du concert. Une version appréciée des fans mais jamais proposée sur un autre format par la suite (et donc toujours inédite en CD). Aucune version longue ne sera réalisée pour le morceau (Jeanne ne proposera plus de remixes avant Shakespeare en 1990), même si un maxi 45t de promotion est envoyé aux discothèques. Identique au 45t, il propose en face B le titre Loin d’ici (live) qui figurait sur son premier album.
L’album live entre à la 12e place du Top 50 et La Bête libre s’y classe 13 semaines, culminant à la 13e place début décembre avec des ventes qui dépassent les 150 000 exemplaires alors que la chanteuse n’en assure aucune promotion télé. Un joli succès pour un titre moins évident qu’on a un peu oublié aujourd’hui, rarement remis à l’honneur sur les compilations de l’artiste. Fin 2012, l’album live devenu introuvable en CD est proposé à la vente sur les plateformes de téléchargement.
En 1988, Jeanne Mas se fait oublier et profite des joies nouvelles de la maternité, tout en préparant son grand retour. L’album Les Crises de l’âme, qui se veut plus engagé et en phase avec l’actualité politique et sociale, sort en début d’année et s’impose immédiatement au sommet. N°1 pendant quatre semaines, 15 jours seulement après son entrée au Top en février, il est rapidement disque de platine sans véritable tube (seul Y a des bons tirera son épingle du jeu).
Malheureusement le début de la fin du succès.. Alors que l’album au nom des rois est une pure merveille… Mauvais choix de single et pas de remixes alors qu’à l’époque c’est ce qu’il fallait faire… Dommage car Jeanne est bourré de talent.. Je l’ai vu en concert acoustique à Lille cette année et il y avait beaucoup d’émotion.. J’ai sa discographie complète et il y a du très bon…
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une artiste toujours au top du top et sa dernière tournée en France 2022 a guichet fermer, un retour sur scène triomphale et merci a Pop Music de Lux pour cet article sur mon idole….whaoooooo!!!!!
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Merci pour cet article qui concerne l’un de mes morceaux préférés. Je le trouve très percutant, tonique (je n’aurais pas utilisé l’adjectif « groovy » d’ailleurs, mais je ne suis pas expert en « groove » ;-). Les paroles, sans aucun sens pour moi, se sont quand même gravées dans mon esprit, à force d’avoir écouté ce titre. Et je suis toujours très étonné que ce titre n’ait jamais fait l’objet d’une autre version, ni remix, ni VL. Quel gâchis ?
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C’est vrai que ce titre est l’éternel oublié des compils de Jeanne Mas, mais pourquoi? Jeanne n’assumerait-elle plus ce titre? Ce serait dommage…
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merci pour vos articles sur jeanne mas toujours très bien documentés
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Une de ses meilleures chansons pour moi. Le fait que la version single soit toujours inédite en CD me rend fou.
Chaque année j’achète la dernière compil de Jeanne Mas en date, et non, jamais elle n’est dedans.
Une compil a même poussé le vice jusqu’à mettre la version du live (trop longue, avec des interactions avec le public que le single n’a pas et même pas remixée, qui donc s’arrête abruptement).
A mon avis, ils ont perdu la version single ces amateurs, c’est pas possible autrement, s’ils l’avaient, ils la mettrait. J’ai même pensé contacter le remixeur moi-même (Dominique Blanc-Franquart) pour lui demander s’il ne l’aurait pas encore, lui, tant cette situation me rend dingue ! Un jour je le ferais.
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