Jean-Pierre Mader – En résumé… en conclusion

D’origine toulousaine, Jean-Pierre Mader fait ses débuts musicaux dans un groupe local (dans lequel on trouve aussi Francis Cabrel) avant des débuts discographiques en solo avec l’album Faux coupable qui sort chez Philips en 1982. Le musicien, qui s’engage dans la mouvance new wave, commence à percer dès l’année suivante avec le 45 tours Au bout de son voyage. Les choses s’accélèrent en 1984 et les singles Disparue, Macumba, Un pied devant l’autre, Jalousie, Outsider dans son cœur sont tous des succès du Top 50. L’album Microclimats est disque d’or et Mader se produit trois soirs à l’Olympia en 1987, donnant lieu à l’enregistrement d’un album live.

Pour son quatrième disque, il peut se permettre de faire appel au producteur anglais Tony Mansfield du groupe New Musik. Mais au lieu de partir enregistrer à Londres ou aux États-Unis, ce dernier le convainc de rester à Toulouse et le pousse à oser plus d’expérimentations dans ses compositions. De fait, l’album Midi à minuit décroche en 1989 de bonnes critiques mais n’entre pas au top des ventes.

En guise de premier single est extrait un morceau un peu à part signé Françoise Hardy et Jean-Noël Chaléat : En résumé… en conclusion. Une belle rencontre pour le chanteur de Macumba qui participe d’abord à l’écriture de Dire tout sur l’album Décalages de Françoise Hardy qu’elle annonce en 1988 comme son dernier. C’est suite à cette collaboration que Mader va tout naturellement demander à Françoise et Jean-Noël une chanson pour son propre disque. Le duo vient justement de terminer l’écriture d’En résumé… en conclusion que le chanteur adopte immédiatement. Maquettée à Toulouse avec Jean-Noël Chaléat, le morceau prendra finalement sur l’album une couleur différente grâce aux arrangements de Tony Mansfield. Habituée au son et au traitement apporté à la chanson par Chaléat, Françoise Hardy s’avouera déçue du rendu final du morceau, qui paraît en 45 tours en 1989, et ne se gênera pas pour le faire savoir.

Avec en face B le titre d’album Nada la vie, En résumé… en conclusion paraît également en maxi CD 3 titres. La version single y est légèrement retouchée et raccourcie tandis que la version créditée mix Tony Mansfield n’est en fait que la version album.

Le morceau à tendance pop-dance qui évoque un amour dévastateur et irrépressible bénéficie d’un clip très graphique qui joue sur une gamme de couleurs réduite (jaune, bleu, rose). Mader, au volant d’une voiture, fantasme sur une jeune femme sensuelle qu’il perçoit par flashs. La pochette du disque, réalisée par l’illustrateur Lionel Gédébé, reprend le code couleur commun à l’album et au clip.

Le chanteur se prête au jeu de la promotion dès le mois de septembre 1989 (on le verra notamment à Champs Élysées) et les efforts finissent par payer, même si En résumé… en conclusion mettra du temps à s’imposer. Le single fait en effet son entrée au Top 50 en février 1990 et décroche une 37e place sur six semaines de présence. Un succès que le chanteur attribue aux passages de sa chanson en discothèques, comme il nous le disait il y a quelque temps en interview : « En résumé en conclusion ne fonctionnait pas et c’est les clubs qui l’ont fait fonctionner, parce qu’à la même époque Jimmy Somerville avait sorti Comment te dire adieu et tout d’un coup les DJs se sont dit tiens ça serait bien de faire une série Françoise Hardy avec Comment te dire adieu et En résumé en conclusion, et du coup NRJ l’a entendu et l’a joué et c’est devenu un single qui a bien fonctionné. Les clubs ont toujours été très importants dans ma façon de me mouvoir dans ce métier. »

Françoise Hardy de son côté prépare une compilation, Vingt ans – Vingt titres, pour laquelle elle a l’occasion de réenregistrer certaines de ses chansons (principalement parce que les versions originales ne peuvent pas être utilisées pour des questions de droits). Elle choisira notamment de proposer sa propre version d’En résumé… en conclusion, plus proche de l’esprit rock de la maquette originale. Le morceau est sélectionné comme premier extrait de la compilation et sort en 45 tours quasi simultanément à la version Mader. Un remix est même réalisé par David Richards (David Bowie, Queen…) pour un maxi 45 tours promotionnel, cependant cette version connaîtra nettement moins de succès que celle de Jean-Pierre Mader.

Comme pour lui rendre la pareille, le chanteur reprendra sur son album J’aère en 1993 le morceau Dire tout qu’il avait composé pour Françoise en 1988. Dixieland, le deuxième extrait de l’album Midi à minuit, ne connaîtra pas le même engouement qu’En résumé… en conclusion. L’album sera toutefois réédité en 1991 incluant le duo inédit L’Amour sans les autres interprété avec Mery Lanzafame.

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