Stéphanie – Flash

Stephanie - Flash Pop Music Deluxe

Le destin musical de la princesse Stéphanie de Monaco était loin d’être tracé lorsqu’elle fait son apparition chez les disquaires début 1986 avec son premier 45t, Ouragan. Composé par Romano Musumarra, la légende veut que Jeanne Mas ait d’abord refusé le morceau, trouvant qu’il était trop similaire à d’autres titres de son deuxième album. Musumarra, qui a du mal à trouver l’interprète idéale pour sa chanson (dont les paroles sont signées Marie Léonor, chanteuse et ex-compagne de Robert Palmer), confie Ouragan à Yves Roze. Le producteur et chanteur, plus connu sous le nom de Jean-François Michael qui fait un tube avec Adieu jolie Candy en 1970, a l’idée de proposer la chanson à la princesse Stéphanie, fille de Grace Kelly et du prince Rainier III de Monaco. Grâce à ses relations, Yves Roze parvient à décrocher un rendez-vous avec la princesse qui à cette époque fait la couverture des plus grands magazines de mode et vient de lancer sa marque de maillots de bain, Pool Position. A 20 ans, Stéphanie n’a jamais pensé à la chanson et bien qu’à la première écoute elle trouve Ouragan formidable, elle refuse poliment la proposition, argumentant qu’elle ne sait pas chanter. Loin de se laisser décourager, le producteur insiste et sait trouver les mots pour convaincre la jeune femme de poser sa voix sur le titre.

Stéphanie se prend au jeu et Ouragan, dans les bacs en mars 1986, emporte tout sur son passage. N°1 pendant 10 semaines au Top 50 il sera finalement détrôné par… Jeanne Mas avec En rouge et noir ! Une belle année pour Musumarra (également compositeur du tube de Jeanne) qui prend en charge l’aventure musicale de la princesse monégasque. Après plus d’un million de 45t écoulés en France et un beau succès à l’étranger dans sa version anglaise Irresistible (n°2 en Allemagne, n°5 en Autriche, n°13 en Italie), il faut penser à la suite. Musumarra embarque Roberto Zaneli, avec qui il travaille pour Jeanne Mas, à la composition d’un nouveau titre et fait appel à Michel Jouveaux (Dalida, Demis Roussos, Shake…) pour le texte. Flash sera donc le deuxième extrait d’un premier album qui paraît en septembre 1986. Intitulé Besoin, et toujours réalisé par Yves Roze, on y trouve également la collaboration de Gérard Blanc (membre de Martin Circus avant de se lancer en solo en 87) à la composition. Le disque se partage entre titres en français et en anglais, la plupart étant adaptés dans la langue de Shakespeare pour le marché international. Une adaptation en anglais d’un titre de Jean-Jacques Goldman est même un temps envisagée mais ne sera finalement pas retenue. « Je ne chante pas avec ma voix. J’en ai peu », dira Stéphanie. Mais loin de se laisser décourager, elle prend des cours de chant intensifs et s’implique personnellement dans chaque aspect de la production de son disque.

Flash sort en 45t en octobre dans une version raccourcie de plus d’une minute par rapport à la version album. Le titre est bien évidemment remixé pour le maxi 45t et c’est Gérard Blanc, Guy Battarel et Jean-Philippe Bonichon qui s’y collent pour une version de 7 mn 50 tandis qu’un autre remix, réservé à la promotion et diffusé sur Skyrock, est réalisé par Dimitri. En face B on retrouve le titre Le Sega mauricien (on sait que la princesse aime passer ses vacances à l’Île Maurice), également remixé pour le maxi 45t. Un clip est tourné sur une version mélangeant paroles en français et en anglais (comme ce fut le cas pour le clip d’Ouragan). On y voit Stéphanie chanter devant un château, entourée de ses musiciens (on y repère d’ailleurs la présence de Gérard Blanc). Des effets spéciaux typiquement 80’s sont incrustés aux images, tout comme quelques saynètes pas toujours très compréhensibles ou à l’humour abscons.

Stephanie - One Love to Give Pop Music Deluxe

Le deuxième essai de la princesse est une réussite. Alors que son album est 6e du top, Flash entre également 6e au top singles et atteindra la 4e place début novembre (juste derrière Jeanne Mas qui est 3e avec L’Enfant) décrochant un disque d’argent et totalisant 440 000 ventes. Quelques semaines plus tard la version anglaise, One Love to Give, sort en Europe sur des paroles de Carol Welsman. Un remix différent est commandé et le titre est à nouveau un joli succès, surtout en Allemagne où il se classe 10e et en Suède où il grimpe jusqu’à la première place et y reste pendant un mois. L’album Besoin se vend bien et reçoit un disque d’or en France. Le troisième single, la ballade Fleurs du mal, est de nouveau un succès du top 50 alors qu’à l’étranger c’est Live Your Life qui prend la relève.

Encouragée par ce succès, Stéphanie décide de persévérer dans la musique et signe un contrat chez Sony. Elle enregistre aux États-Unis l’album sobrement intitulé Stéphanie qui sort en 1991. Enregistré en anglais sur des textes de la jeune femme, la production s’oriente vers un son plus pop-rock, mais bien qu’elle en fasse la promotion jusque dans la fameuse émission The Oprah Winfrey Show, les ventes ne suivent plus. « J’aimerais bien que des compositeurs comme Phil Collins, Stevie Wonder, m’écrivent des chansons mais ce sont des grands ! Il faut d’abord que je fasse mes preuves », confiait-t-elle à ses débuts. Et c’est finalement Michael Jackson qui va l’inviter sur son titre In the Closet qui paraît sur l’album Dangerous en 1991. Créditée comme la « Mystery Girl » sur le disque, les parties vocales de la chanteuse sont mimées dans le clip par le mannequin Naomi Campbell. Le secret ne sera révélé que plusieurs années plus tard…

La réédition deluxe 2 CD de l’album Besoin est disponible sur la boutique de Club 80.

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